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Politik

Un printemps franco-allemand

22. Januar 2019

L’Allemagne et la France ont renouvelé leur partenariat. Ce "Traité d'Aix-la-Chapelle" est bien plus que du folklore: selon Christian F. Trippe, il pourrait marquer un nouveau point de départ politique pour l’Europe.

Bild: Reuters/W. Rattay

C'est toujours un peu kitsch lorsqu'un couple vieillissant renouvelle ses vœux de mariage. Lorsque ce couple veut surmonter ses phases d'indifférence et de crises, et décide au moyen d'un acte symbolique de créer de nouveau un partenariat. Cela vaut pour les couples, cela vaut également pour les Etats. Et le champagne qui est servi lors de telles occasions monte vite à la tête, mais ses effets disparaissent tout aussi rapidement.

A Aix-la-Chapelle, l'Allemagne et la France ont trinqué au renouvellement de leur partenariat. Seulement, cet acte se veut plus qu'un simple nombrilisme. L'un des principes directeurs de la politique étrangère allemande a toujours été de faire en sorte que la République Fédérale ne se retrouve pas dans une situation où elle aurait à choisir entre les Etats-Unis et la France. Depuis 1949, ce principe a toujours été respecté par toutes les coalitions et les cabinets, et il a continué à être suivi après 1990, lorsque l'Allemagne a retrouvé sa souveraineté. Mais aujourd'hui, la balance semble clairement pencher d'un côté - au profit de la France.

Un recalibrage des alliances

Ce n'était pas une décision provoquée sciemment, du moins pas du côté berlinois. Seulement, la donne a beaucoup changé au cours de ces deux dernières années. Les relations transatlantiques ne sont pas encore en ruines, mais elles menacent de s'effondrer – merci Donald Trump. Dans la mesure où les Etats-Unis utilisent de moins en moins de leur capital politique pour entretenir leurs alliances, la perplexité ne fait que grandir du côté des partenaires déçus. Ce qui laisse place à un recalibrage des alliances.

DW-Rédacteur Christian F. TrippeBild: DW/B. Geilert

Le Traité de l'Elysée, qui vient d'être renouvelé à Aix-la-Chapelle, était en substance un traité de réconciliation entre deux pays qui, en l'espace de 75 ans, se sont fait la guerre à trois reprises - avec les conséquences désastreuses que l'on connaît. A l'époque, les Allemands avaient fait précéder un préambule au Traité de l'Elysée, un texte qui soulignait l'importance des relations transatlantiques. Rien de tout cela dans le Traité d'Aix-la-Chapelle, qui rappelle bravement tout ce qui a été accompli jusqu'à présent. Chose inhabituelle toutefois, ce traité comprend également de nombreux paragraphes relevant d'une action politique commune, sur des projets de coopération militaire, des champs d'action internationaux ou encore des institutions comme le Conseil de Sécurité des Nations Unies.

La formulation de l'article 4 de ce nouveau traité est quelque peu cryptique. Dans cet article, les Allemands et les Français réaffirment leur engagement militaire au sein de l'OTAN - ce qui est complètement inutile, si vraiment cela va de soi. Mais depuis que l'actuel président des Etats-Unis envisage un retrait de son pays de l'alliance militaire, ce sont toutes les certitudes politiques de cette alliance qui sont mises à l'épreuve.

Une question chère à la France

Les Allemands et les Français ont constaté qu'ils devaient "de plus en plus faire converger leurs objectifs et leurs stratégies en matière de politique de défense". A Paris comme à Berlin, on se demande dans certains petits cercles si et comment la France pourrait intégrer son potentiel nucléaire à ce partenariat franco-allemand. Pour les Allemands, il n'est pas facile de s'engager dans de telles voies de réflexion stratégique.

Pour la France, ce qui vient de se passer à Aix-la-Chapelle est quelque chose qui lui tenait vraiment à cœur. Jamais, dans l'histoire de ce pays, un gouvernement ne s'était autant focalisé sur le partenariat avec l'Allemagne. Si le président Emmanuel Macron échoue - et avec lui le projet franco-allemand -, alors l'Union Européenne sera également en situation d'échec. Car du coup, deux personnalités politiques seraient en bonne position dans la course à la présidentielle française: le populiste de gauche Jean-Luc Mélenchon et la radicale de droite Marine Le Pen. Deux personnalités qui sont résolument nationalistes et anti-allemandes.

La chancelière allemande, qui a connu des difficultés politiques ces derniers temps, a tardé à donner une réponse à l'initiative politique européenne de Macron - ce qui avait provoqué une certaine frustration  du côté de Paris. Angela Merkel a maintenant donné sa réponse dans le Traité d'Aix-La-Chapelle. Si ce contrat est concrétisé, la France et l'Allemagne pourraient faire un pas de géant en matière de politique européenne. Ce serait comme un deuxième printemps politique. Et pourquoi ce qui fonctionne pour un couple vieillissant ne fonctionnerait-il pas pour Paris et Berlin?

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