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À 50 ans, le Kenya doit encore relever plus d'un défi

Andrea Schmidt / Philippe Pognan12 décembre 2013

Le Kénya célèbre le cinquantenaire de son indépendance de l'empire colonial britannique. Il est considéré comme un puissant moteur de croissance pour l'Afrique de l'Est, mais fait face encore à de nombreux problèmes.

Jomo Kenyatta proclame l'indépendance le 12 décembre 1963Image : -/AFP/Getty Images

Le pays est confronté à un certain nombre de problèmes tels que corruption, pauvreté, terrorisme ou encore violences inter- ethniques. Et il est dirigé par deux hommes qui ont à faire avec la justice internationale : le président Uhuru Kenyatta et son vice-président William Ruto inculpés devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l'humanité commis lors des violences post-électorale fin 2007 début 2008.

Le Kenya est un pays jeune: 60% des Kenyans ont moins de 24 ans. La téléphonie mobile et Internet sont en pleine expansion. D'ingénieux programmeurs kényans ont créé de nombreuses applications pour téléphones portables, par exemple dans les domaines de la santé, de l'agriculture ou bien des banques pour payer des factures ou transmettre de l'argent. De tels transferts électroniquesd'argent représentent aujourd'hui un cinquième du PIB du pays qu'on appelle le "Silicon Savannah". En 2008 déjà des programmeurs kényans avaient développé une plateforme interactive nommée Ushahidi (“Témoignages“) pour fournir et échanger des informations par SMS dans les régions de crise. Beaucoup de Kényans ne se sentent toujours pas correctement informés par les médias d'État. Et dernièrement, les députés ont soumis à la signature du Président Kenyatta un projet de loi prévoyant un contrôle renforcé des contenus médiatiques. Victor Bwire, directeur adjoint du Conseil indépendant des médias, est interloqué à propos de ce projet de loi :

Paiement par portableImage : DW

«Nous disons que ce projet de loi draconien est illégal sous bien des aspects par rapport à la constitution. Il criminalise notre profession, et dissuade les gens de pratiquer un journalisme d'investigation dans notre pays ! »

Le président Kenyatta n'a pas encore ratifié cette loi. Actuellement il est plus préoccupé par le procès intenté par la CPI contre lui et son vice président Wiliam Ruto pour crimes contre l'humanité. Kenyatta tente de faire repousser la procédure ou d'y échapper complètement et ne cesse de diffamer la Cour Pénale Internationale, de monter l'opinion publique en Afrique contre le tribunal de La Haye.

Uhuru KenyattaImage : John Muchucha/AFP/Getty Images

Autre problème majeur au Kénya, la multiplication de conflits interethniques violents, principalement en raison d'une répartition injuste des terres. Auma Obama, présidente de la fondation pour la Jeunesse "Sauti Kuu" (Fortes voix) et demi soeur du président américain Barack Obama ,souhaite une nouvelle culture de communication entre tous les Kényans:

Auma Obama au micro d'Andrea SchmidtImage : DW/A. Schmidt

« Je trouve que les Kényans devraient mieux se traiter les uns les autres. Je trouve que nous sommes très agressifs les uns envers les autres, nous ne sommes pas pacifiques, nous ne devrions pas penser en catégories ethniques ! Si nous pensons au développement de notre pays, alors nous devons toujours réaliser que quand j'aide un autre je m'aide aussi moi- même. »

A l'occasion du cinquantenaire du Kénya, Auma Obama souhaite que la quarantaine d'ethnies que compte le pays comprennent qu'un avenir prospère et pacifique dépend en grande partie de leur volonté de résoudre les problèmes en commun et par le dialogue.