À Alger, Bamako mise sur la conciliation
2 septembre 2014Ce second round des négociations se tient un peu plus d'un mois après la signature, fin juillet, d'une feuille de route censée guider les pourparlers actuels. Beaucoup espèrent donc que cette fois-ci, les protagonistes vont trouver un accord et que tirant les leçons des échecs précédents, le gouvernement de Bamako a adopté une nouvelle stratégie plus conciliante, comme le relève Michel Galy, spécialiste des relations internationales.
"Le gouvernement du Mali s'appuie sur un certain nombre d'institutions internationales, notamment les Nations unies, un groupe de contact où il y a la France, qui favoriesent ces négociations. Le gouvernement malien veut aller de l'avant et établir enfin un statut spécial qui ne sera certes pas l'indépendance, ni une autonomie très poussée et spécifique au Nord, puisque dans le cadre de la décentralisation, de la régionalisation, le gouvernement malien essaye de trouver une formule qui s'appliquerait aussi à d'autres provinces où il n'y a d'ailleurs pas ces problèmes d'entités, ces problèmes politiques et religieux."
À l'écoute des communautés
À Alger, Bamako a aussi changé de méthode dans les négociations. Le gouvernement malien a décidé de s'appuyer sur les responsables des communautés. Avant les discussions à proprement parler, il y aura une interaction entre les différents responsables des communautés, soit un total de 54 personnes représentant toutes les régions du pays, comme nous l'a confirmé le chef de la diplomatie malienne, Abdelaziz Diop:
"Cette semaine, toutes les parties prenantes sous l'égide de l'équipe de médiation vont interagir avec ces communautés, écouter leurs visions par rapport aux problèmes qu'elles vivent dans ces localités, mais aussi voir ensemble quels sont leurs espoirs pour une solution aux problèmes qui se posent en particulier dans les régions septentrionales du pays . Et puis, la semaine suivnate, on va s'engager dans les équipes de négociations."
De nombreux analystes estiment que le gouvernement malien entame ces pourparlers en position de force, en raison notamment de la profonde division au sein des mouvements rebelles du nord du pays. Lesquels sont divisés en deux ailes, les "faucons" et les "colombes".