À Kinshasa, un compromis trouvé sur les élections
16 décembre 2016En RDC, pas de répit pour les négociateurs afin de trouver un accord de sortie de crise, alors que le mandat de Joseph Kabila prend fin lundi! Une partie de l'opposition et des membres de la majorité présidentielle discutent sous l'égide de l'Église catholique.
Des avancées ont été enregistrées, d'après l'abbé Donatien Nshole, premier secrétaire général de la CENCO : la libération des prisonniers politiques et la levée de toute entrave à la liberté de presse ont été abordées. Et dans la nuit de jeudi à vendredi un pas important a été franchi dans la commission chargée du processus électoral, selon Vital Kamerhe, délégué de l'opposition signataire de l'accord du 18 octobre. Les parties se sont entendues sur la séquence électorale, mais la date sera débattue avec les évêques ce vendredi.
Mais sur le terrain il y a des frictions. Toute émission à caractère politique est interdite jusqu'à nouvel ordre au Kasaï-Oriental, région du centre de la RDC d'où est originaire l'opposant historique Étienne Tshisekedi. Douze stations de radio et cinq chaînes de télévision sont concernées. Il s'agit d'une mesure prise au niveau de la province, a assuré le porte-parole du gouvernement Lambert Mende. Et c'est dans ce contexte que les autorités de Kinshasa ont ordonné jeudi un filtrage ou une coupure des réseaux sociaux dans le pays. Une mesure qui viole le droit à la communication et dont l’impact est énorme pour les consommateurs, comme pour les fournisseurs. Écoutez les explications ci-dessus.
L'empire Kabila et ses millions de dollars
Des révélations font grand bruit : selon l'agence Bloomberg, la famille de Joseph Kabila a bâti un empire économique qui rapporte une fortune, des centaines de millions de dollars. Outre les mines, l'empire familial s'étend dans "la banque, l'agriculture, la distribution de carburant, le transport aérien, la construction de routes, l'hôtellerie, la fourniture de produits pharmaceutiques, le secteur des agences de voyages, le commerce et les boîtes de nuit", selon les auteurs de l'enquête parlant d'entreprises installées au Congo, mais aussi aux États-Unis, à Panama, en Tanzanie et sur l'île de Niue, paradis fiscal du Pacifique. Dans le même temps, la grande pauvreté touche les Congolais: près de 90% des habitants survivent avec moins de 1,25 dollar par jour, selon les Nations unies.