Éclat à la Knesset
14 février 2014Martin Schulz, connu pour son franc-parler pour lequel il est, soit apprécié, soit critiqué, s'est attiré cette fois les foudres de plusieurs députés israéliens ainsi que des critiques de la part du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
En Israël, Martin Schulz avait été recu avec tous les égards dus à son rang et le début de sa visite s'était déroulée de manière harmonieuse. Tout a changé lorsque, invité à parler à la tribune de la Knesset, il a critiqué ouvertement la construction de logements dans les colonies israéliennes et ce qu'il a appelé le « boycott » de la bande de Gaza. Puis Martin Schulz a rapporté la question que lui avait posée un « jeune Palestinien ». Martin Schulz a déclaré :
« Un jeune homme m'a demandé : comment cela est-il possible qu'un Israélien puisse utiliser 70 litres d'eau par jour, tandis qu'un Palestinien seulement 17 litres ? »
C'est alors que les députés conservateurs du Parti « Foyer juif » se sont levés, certains criant « Honte à vous » avant de quitter démonstrativement l'hémicycle en signe de protestation. Le chef du gouvernement israélien reproche à Martin Schulz d'avoir cité des chiffres, selon lui inexacts, au sujet de la répartition des ressources en eau entre Israël et les territoires palestiniens. Ces chiffres sont pourtant confirmés par l'ONU. Après ces critiques le président du Parlement européen s'est défendu :
« J'avais le devoir à la Knesset de présenter les positions du Parlement européen et ne peux naturellement pas dire que des choses qui plaisent à tous ,» a-t-il expliqué au quotidien DIE WELT.
Avi Primor, ex-ambassadeur d'Israël en Allemagne, soutient les déclarations du président du parlement européen :
« Ce discours était un excellent discours qui a été très apprécié par la plupart des Israéliens. Un discours plein de compréhension pour Israël, pour les problèmes israéliens, pour la mentalité israélienne et pour les angoisses israéliennes. »
Selon l'ancien ambassadeur israélien, face à la pression des Américains, Israël se trouve en plein débat afin de trouver des avancées pour le processus de paix israélo-palestinien. La majorité des Israéliens souhaitent selon lui des solutions modérées, pour une coexistence pacifique, mais les conservateurs ont actuellement une grande influence au sein de la coalition gouvernementale. Avi Primor explique :
« Ce n'était qu'un prétexte pour les extrémistes de droite chez nous. Ils attendaient, ils étaient aux aguets, cherchaient une occasion quelconque de produire un éclat et cela pour des raisons de politique internes. »
Martin Schulz a dit que l'Union européenne voulait maintenir des relations particulières avec Israël, mais il a ajouté que cela ne signifiait pas qu'elle devait approuver chaque décision du gouvernement israélien.