Élection au Cameroun : mobiliser les femmes et les jeunes
23 juin 2025
Au Cameroun, l'âge minimum pour voter est fixé à 20 ans. Pourtant, de nombreux jeunes et femmes, en âge de voter, se montrent réticents à participer au processus électoral. Selon eux les résultats du scrutin sont souvent décidés à l'avance. Malgré tout, Hiram Samuel Iyodi, 37 ans, l'un des plus jeunes candidats déclaré à l'élection présidentielle camerounaise, encourage les citoyens à croire en la force de leur vote.
"Les jeunes, en particulier, ont l'impression que l'appareil électoral camerounais est taillé sur mesure pour le parti au pouvoir, et donc, ils n'ont pas l'impression qu'une quelconque implication, dans le processus politique en général et dans le processus électoral en particulier, leur permettra de faire entendre leur voix", explique celui qui est le candidat du Mouvement Patriotique pour la Prospérité du Peuple (MP3), un parti fondé en 2018.
"Donc, ce que nous disons aux jeunes Camerounais, c'est que si nous sommes tous ensemble, nous pouvons tourner la page de ce régime qui a donné ce qu'il avait à donner, mais qui ne peut plus permettre de répondre aux préoccupations actuelles des populations".
Chômage, éducation, santé... les préoccupations sont nombreuses et touchent plusieurs domaines qui concernent la jeunesse mais aussi les femmes.
Penser à s'inscrire !
Selon les données de l'Institut national de la statistique en 2019, au Cameroun, celles-ci représentaient plus de 50 % de la population. Pourtant, leur présence dans les sphères de décision reste marginale. Une situation que déplore Caroline Mveng, de l'association Elles rayonnent ensemble. Elle appelle à une participation effective de ces deux groupes au processus électoral d'octobre prochain :
"Les femmes représentent une grande majorité de la population, parmi lesquelles les jeunes aussi. Donc, on a là une majorité de la population qui peut faire basculer les choses, soit dans un sens, soit dans l'autre. Mais pour cela, il faut effectivement avoir sa carte (d'électeur) pour pouvoir voter. Le premier pas, c'est donc d'encourager les gens à s'inscrire sur les listes électorales à temps, mais aussi d'apprendre à surveiller son vote le moment venu, pour éviter peut-être des débordements."
Basée à Douala, l'organisation de Caroline Mveng travaille avec des femmes réfugiées et celles issues des quartiers précaires pour renforcer leur leadership.
Des attentes nombreuses
Les femmes camerounaises ne veulent plus être uniquement dans la représentation symbolique et expriment de nombreuses attentes, que tente de résumer Maximilienne Gombe, directrice exécutive du Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale :
"La chose primordiale que les femmes demandent depuis un certain temps, c'est la cohésion sociale et la paix, parce que la fracture sociale est énorme, et ce sont elles qui vivent cela dans les ménages, en tant que femmes, en tant qu'épouses. Je pense que c'est la première chose qu'elles souhaitent : que l'élection présidentielle se déroule dans la paix. Une autre attente, c'est le développement économique durable. Autre chose quelles souhaitent c\est la résolution définitive des conflits. Elles veulent être au centre. Je pense que la quatrième chose, c'est que les femmes veulent aussi être sur le devant de la scène politique."
Pour le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale et l'association Elles rayonnent ensemble, une participation pleine et entière des femmes et des jeunes à la gouvernance est indispensable. C'est pourquoi, elles invitent le candidat qui sera déclaré vainqueur du scrutin présidentiel d'octobre 2025 à mettre l'épanouissement des femmes et des jeunes au cœur de ses priorités.