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11 septembre : 20 ans de "guerre contre le terrorisme"

Matthias von Hein | Marco Wolter
10 septembre 2021

20 ans après les attentats du 11 septembre 2001, la guerre contre le terrorisme lancée par George W. Bush n’est toujours pas gagnée.

George Bush déclare la fin de la guerre en Irak, le 1er mai 2003
Image : S.Jaffe/AFP/GettyImages

Dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001, l’ancien président américain George W. Bush déclarait lors d’une allocution à la télévision la guerre contre le terrorisme.

20 ans plus tard, un attentat terroriste frappait l’aéroport de Kaboul, au moment même où les derniers soldats américains pliaient bagage, faisant 170 morts.

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Cet attentat à la bombe a été revendiqué par l’organisation Etat islamique. Paradoxalement, le groupe islamiste radical est né de l’invasion américaine en Irak en 2003. "Nous savons que la montée en puissance de Daesh est le résultat de la chute de Saddam Hussein en 2003, explique l’historien allemand Bernd Greiner.

D’un jour à l’autre, l’armée irakienne a été dissoute et des centaines de milliers de jeunes hommes se sont retrouvés à la rue sans perspectives d’emploi. C’est un terreau fertile pour la radicalisation."

L’Irak, avec des cibles militaires plus spectaculaires qu’en Afghanistan, aura davantage représenté une tribune pour afficher la puissance de frappe américaine qu’une menace pour les Etats-Unis.

Selon l’expert en politique américaine, Johannes Thimm, "c’est une guerre permanente, qui n’est ni limitée dans le temps, ni limitée géographiquement à un certain pays ou une certaine zone de guerre. C’est une guerre globale."

L'échec d'une superpuissance

Selon le projet "Cost of Wars" de l’université Brown aux Etats-Unis, la guerre contre le terrorisme a été menée, de différentes manières, dans 85 pays. Elle aurait aussi coûté la vie à 930.000 personnes tuées directement par des combats. Près de la moitié de ces victimes sont des civils. L’usage des drones aurait également tué près de 2.000 civils, dont de nombreux enfants.

Deux bassins situés à l'emplacement des deux tours détruites constituent le Memorial du 11 septembre à New YorkImage : Spencer Platt/Getty Images

A la fin cette guerre contre le terrorisme c’est une image ternie de la superpuissance américaine qui s’impose, avec les révélations de Wikileaks sur le traitement des prisonniers en Irak, dans la prison d’Abou Ghraib, mais aussi à Guantanamo, avec le recours à la torture. Autant de facteurs qui ont selon beaucoup d’experts a favorisé le recrutement de nouveaux djihadistes.

A (re)lire également : Ce que le 11 septembre 2001 a changé pour les Ougandais

Enfin, le coût de cette guerre est estimé à quelque 8.000 milliards de dollars... "Il y a tant d’activités respectables que les Etats-Unis auraient pu soutenir avec ces énormes ressources et un tel engagement humain, explique l’historien Stephen Wertheim. Plutôt que de réagir par la destruction aux attentats du 11 septembre."