Le 18 juillet c’est le Mandela day
18 juillet 2024Né en 1918 en Afrique du Sud, Nelson Mandela a été emprisonné de 1962 à 1990 pour ses idéaux et sa lutte contre le régime de l’apartheid dans son pays. En 1993, il reçoit le Prix Nobel de la Paix. Une année plus tard, il devient le premier président noir à diriger l’Afrique du Sud.
Ce 18 juillet 2024, sur la DW, Gilles Yabi, fondateur du Think Thank Wathi, rappelle l’apport de Nelson Mandela dans l’histoire des luttes sur le continent africain. "C’est quand même une des personnalités les plus importantes du continent, de l’histoire de la libération des pays africains par rapport à toutes les formes de colonisation", précise-t-il. Et d'ajouter : "Après il est vrai que ce combat est beaucoup plus connu en Afrique du Sud et en Afrique australe de manière générale, puisque c’est dans cette partie qu’il y a eu des politiques d’apartheid qui ont duré pendant très longtemps".
Un héritage politique qui s’effrite
Si son héritage idéologique demeure, les mauvais résultats de l’ANC aux dernières élections législatives en Afrique du Sud montrent que son héritage politique a tendance à s’effriter, souligne Serigne Gakou Aïdara, coordonnateur élu des écoles et instituts de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD).
"Le plus important, actuellement, pour la jeunesse africaine, c’est de s’approprier cette ténacité que Nelson Mandela avait par rapport à ses convictions, tout en l’adaptant à notre contexte. Faire en sorte que les combats que nous menons puissent arriver à terme parce que, quand on voit le bilan de Mandela, c’est un combat sur de longues années, mais quand on voit l’Afrique du Sud aujourd’hui, on constate que les choses qui ont été combattues ne sont pas totalement vaincues", précise le coordinateur de l’UCAD.
"L’appropriation des richesses ou encore la discrimination sont des choses qui existent toujours, malgré le fait que c’est le parti de Mandela qui gouverne depuis sa création", conclut Serigne Gakou Aïdara.
Quitter le pouvoir à temps
A une époque où les militaires prennent le pouvoir par la force dans certains pays du Sahel et où d’autres chefs d’Etat - comme en Côte d’Ivoire, au Togo ou au Rwanda - cumulent les mandats, l’héritage de Nelson Mandela est aussi celui d’un homme qui a su se retirer du pouvoir au terme d’un seul mandat, rappelle Stewart Muhindo, militantdu mouvement citoyen La Lucha en RDC.
"On n’oubliera jamais que Nelson Mandela est arrivé à un moment où de nombreux pays africains étaient dirigés par des dictateurs. Il a donné une autre image de l’Afrique en devenant un dirigeant qui, du fait qu’il était attaché à la liberté et à la démocratie, a accepté, malgré sa popularité et le fait que son peuple était prêt à lui accorder un autre mandat, de lâcher le pouvoir ", insiste-t-il au micro de la DW.
Qui pour remplacer Mandela ?
Il est aujourd'hui difficile de désigner un quelconque responsable politique sur le continent africain qui possède l’envergure d’un personnage comme Nelson Mandela.
Pour l'activiste béninoise Amour Djossou, pour l’instant, personne ne serait en mesure d'égaler Nelson Mandela.
"Je ne pense pas qu’il y ait quelqu’un aujourd’hui en Afrique qui puisse être comparé à Nelson Mandela. On arriverait peut-être à trouver ce genre de profil si les gens apprenaient à garder le même discours lorsqu’ils sont en quête du pouvoir et lorsqu’ils finissent par l’obtenir. Ils n’ont pas tous le cœur à défendre la patrie, comme ce fut le cas pour Nelson Mandela. Sincèrement, il n’y en a pas", confie Amour Djossou.
"Il nous appartient toujours de lutter contre la pauvreté et les inégalités" : tel est le thème retenu cette année pour la Journée internationale Nelson Mandela.