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50 ans de la Bundeswehr, une armée en mutation

Audrey Parmentier7 juin 2005

La politique sécuritaire allemande reste avant tout une politique pour la paix et pour la prévention des conflits. C’est ce que Gerhard Schröder a tenu à souligner, ce matin, lors de la cérémonie consacrée au 50ème anniversaire de la Bundeswehr, l’armée allemande. Une armée qui, après la seconde guerre mondiale, ne devait plus jamais exister et qui est désormais présente dans le monde entier.

Hôpital militaire de la Bundeswehr à Aceh
Hôpital militaire de la Bundeswehr à AcehImage : AP

Formation de soldats en Irak, reconstruction de la province d’Aceh dévastée par le tsunami en décembre dernier, transports de soldats mandatés par l’Union africaine vers le Soudan, plus gros contingent de la force internationale d’assistance à la sécurité en Afghanistan, sans oublier bien sûr les Balkans. La Bundeswehr est effectivement omniprésente comme l’explique le ministre allemand de la Défense Peter Struck :

« La Bundeswehr devient une armée en mission dans le monde entier, du moment où les Nations Unies, l’Otan ou l’Union européenne en décide ainsi. Nous sommes présents dans les Balkans, nous avons des responsabilités en Afrique. Nous devons aussi être capables, par exemple dans le cadre des troupes d’intervention rapides de l’Otan, de défendre la paix n’importe où dans le monde. »

« Résolument pour la paix » est d’ailleurs la devise que les forces armées allemandes ont choisi à l’occasion de ce cinquantenaire. Cette devise incarne parfaitement le paradoxe qui entoure la Bundeswehr aussi bien à l’intérieur du pays qu’à l’extérieur, et ce depuis sa mise en place en 1955 : la Grande-Bretagne et la France voyaient d’un mauvais œil le réarmement de ces soldats dix ans après la seconde guerre mondiale, dix ans après Auschwitz.

En Allemagne, les sociaux-démocrates et les Verts se sont signalés par un pacifisme indéfectible, du moins jusqu’ au début de l’année 1999. Lors d’un vote historique au Bundestag, certains élus écologistes ont fini par se rallier à la majorité des députés pour autoriser la première intervention armée de la République fédérale hors de ses frontières, au Kosovo. Cette volte-face du parti allemand le plus pacifiste a conduit à un changement d’image radical : de l’officier de la Wehrmacht ou des Waffen SS, le soldat allemand est devenu un défenseur de la paix. Ce rôle a été encore accru avec les attentats du 11 septembre 2001: l’Allemagne ne pouvait pas ne pas s’engager dans la lutte antiterroriste.

Et si désormais chaque nouvelle opération militaire n’entraîne plus systématiquement de débat idéologique, la méfiance reste de mise : les dernières déclarations en date de Peter Struck, selon lesquelles la Bundeswehr devrait intervenir dans des zones de guerre, avec toutes les conséquences que cela implique, ont suscité l’indignation des Verts. Du côté social-démocrate en revanche, on a pris le parti de cette nouvelle politique qui contribue en bien à l’image de l’Allemagne à l’extérieur.