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50 ans que l'Allemagne est membre de l'Onu

Christoph Hasselbach | Konstanze Fischer
19 septembre 2023

En 1973, la RFA et la RDA font leur entrée aux Nations unies. Puis, les deux membres n'en firent plus qu'un en 1990.

Discours du chancelier allemand, Olaf Scholz, à l'Assemblée générale de l'Onu
Cela fait longtemps que l'Allemagne plaide pour une réforme de l'Onu. Pour l'instant, sans succès. Image : Eduardo Munoz/REUTERS

Une question pour commencer : pourquoi les deux Allemagnes sont-elles devenues membres de l'Onu seulement en 1973 alors que les républiques ont été fondées en 1949, quatre ans seulement après l'organisation mondiale elle-même ?

Il se trouve que pendant longtemps, le gouvernement de la RFA se présentait comme le seul interlocuteur officiel possible car disposant de la légitimité démocratique pour représenter le peuple allemand. En cela, il était soutenu par les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne, trois des quatre puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale et qui disposaient d'un droit de regard sur l'Allemagne.

De deux membre à un seul 

L'Union soviétique, en revanche, qui se considérait comme la puissance protectrice de la RDA, ne voulait pas entendre parler d'une adhésion de la seule RFA ce qui a conduit au blocage. Il a fallu attendre l'arrivée au pouvoir du chancelier Willy Brandt pour que les choses bougent. Le chancelier social-démocrate normalise les relations avec l'Allemagne de l'Est. Une politique qui aboutit à l'adhésion des deux Etats aux Nations Unies, le 18 septembre 1973. Une double adhésion qui prend fin avec la réunification de l'Allemagne, le 3 octobre 1990.

Sous le drapeau onusien, les soldats de la Bundeswehr se sont notamment engagés au MaliImage : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Engagement fort

Depuis, l'Allemagne a considérablement élargi son engagement au sein des Nations unies : elle est l'un des plus gros contributeurs au budget de l'Onu, elle a participé à de nombreuses missions de paix; plusieurs organisations de l'Onu siègent ici, à Bonn. Sans oublier le Tribunal international du droit de la mer qui est lui basé à Hambourg.

Mais ... malgré cet engagement et malgré le poids politique et économique important du pays, l'Allemagne n'a toujours pas de siège permanent au Conseil de sécurité. Elle a beau argumenté que la composition de l'organe décisionnel suprême des Nations unies est obsolète – les membres permanents actuels, Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne et France – ne l'entendent pas de cette oreille.

Dilemme

Par conséquent, Berlin se retrouve face à un dilemme explique Henning Hoff de l'Institut allemand de politique étrangère, DGAP :"D'un côté, l'Onu est l'instrument le plus important dont dispose la politique étrangère allemande pour établir une sorte de gouvernance mondiale, mais d'un autre côté, on voit que la structure des Nations unies a en fait besoin d'être réformée, mais qu'il n'y a aucune perspective que cela se fasse".

Mais Berlin veut encore y croire. Actuellement, l'Allemagne et la Namibie planchent ensemble sur un sommet du futur qui doit avoir lieu l'an prochain. Henning Hoff :

"Il s'agit, une fois de plus, d'essayer de réunir autour d'une table les membres qui veulent des réformes et ils sont désormais un certain nombre. Puis de rassembler des idées et de faire en sorte qu'un pays européen comme l'Allemagne et une ex-colonie, représentante du Sud, comme la Namibie, unissent leurs forces pour définir clairement un agenda de réformes et le faire avancer."

Le chancelier allemand Olaf Scholz et le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres sont d'accord sur un point : il faut réformer le conseil de sécuritéImage : Seth Wenig/AP Photo/picture alliance

D'autres horizons ? 

L'expert se montre cependant assez sceptique sur les chances de réussite de cette initiative et ce, d'autant plus que d'autres évolutions sont en cours : avec les Brics ou le G20, la Chine par exemple a mis en place des structures parallèles qu'elle présente comme des alternatives à l'Onu. Et même l'Allemagne n'y est pas insensible : début septembre, elle a par exemple soutenu l'intégration de l'Union africaine au sein du G20.

 

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