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A Farabougou, le risque d'un précédent pour le Mali

15 avril 2021

Le village de Farabougou, dans la région de Ségou, devient un enjeu national au Mali. Des hommes armés qui assiègent ce village depuis plus de six mois ont fixé un ultimatum à l’armée malienne.

Farabougou est situé dans le Cercle de Niono, Région de Ségou
Faut-il que l'Etat négocie avec des groupes armés au Mali ?Image : Imago Images/Le Pictorium/N. Remene

L'ultimatum posé à l'armée est clair : les FAMA doivent se retirer afin de préserver l’accord oral de cessez-le-feu passé le mois dernier entre les djihadistes et des responsables communautaires et religieux. La situation est délicate pour les autorités de transition.

Le dilemme pour les autorités

Soit l’armée obtempère et les assaillants de Farabougou remportent une victoire qui pourrait créer un précédent. Soit les FAMA refusent et risquent un bain de sang pour asseoir l’autorité de l’Etat dans le centre du pays.

>>> Lire aussi : "C'est aux Maliens de décider" (Fokus Sahel)

La question est tellement épineuse que la plupart des interlocuteurs que nous avons démarchés ont refusé de se prononcer sur notre antenne, y compris sur la situation humanitaire des civils sur place.

Les djihadistes sévissent toujours dans le centre et le nord du Mali (archive de 2012)Image : Reuters

Le siège de Farabougou

Tout a commencé le 6 octobre dernier, quand un groupe armé fait irruption dans le village au moment de la foire hebdomadaire. Ils prennent alors une vingtaine de civils en otages et bloquent tous les accès à la localité qu’ils assiègent.

>>> Lire aussi : Plus de 2000 déplacés après l'attaque de Farabougou au Mali

Des villageois qui tentent d’entrer dans Farabougou sont tués dans une embuscade.
L’identité des assaillants varie selon les sources : les habitants disent qu’il s’agit de bandits ou de Peuls. Les hommes armés revendiquent être affiliés à la Katiba Macina, un mouvement salafiste en lien avec Aqmi.

Sur une route vers Ségou (archive de 2013)Image : Reuters

Appuyée par Barkhane, l’armée malienne a procédé ensuite à des largages de vivres pour aider les 3.000 habitants durant le blocus.

>>> Lire aussi : L'armée malienne à Farabougou, village assiégé par des djihadistes

Des chefs traditionnels, des responsables communautaires, des maires du Cercle de Niono et des chasseurs dozos ont négocié avec les djihadistes, depuis décembre, et sous la houlette du Haut Conseil islamique. Ils ont convenu d’un accord temporaire de cessez-le-feu temporaire pour tout le Cercle de Niono, le 14 mars. 

Le blocus levé, la population a pu reprendre en partie ses activités, après avoir délaissé les champs et souffert de famine et de l’absence de soins médicaux. Un retrait de l’armée fait craindre que les civils soient livrés à la brutalité de groupes djihadistes qui imposeraient leur loi à Farabougou. 

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Pas de solution de fond

Malgré cet épisode, aucun cadre de concertation formel n’a encore été mis en place entre les leaders religieux ou communautaires et les forces de défense dans les régions du pays, afin d’éviter que le scénario de Farabougou ne se reproduise ailleurs et pour assurer, sur le long terme, la cohabitation pacifique entre les différentes communautés du Mali.

Calendrier électoral

Par ailleurs, les élections qui mettront fin à la transition au Mali auront lieu le 27 février 2022. Il s'agit de la date prévue pour les premiers tours de la présidentielle et des législatives. Les seconds tours devraient se tenir respectivement les 13 et 20 mars. Mais avant cela, le 31 octobre, sera organisé un référendum sur une révision de la Constitution. 

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