A Melilla les migrants affrontent tous les dangers
1 avril 2014Environ 800 migrants ont essayé il y a cinq jours de franchir la frontière qui sépare le Maroc de la ville enclave espagnole de Melilla. Il s'agit d'un triple grillage de six mètres de haut et de barbelés tranchants. Dissuadés par une forte présence policière, ils ont essayé de lancer des assauts à plusieurs endroits en même temps. Résultat : seule une dizaine d'entre eux ont pu pénétrer dans la ville. Les autres sont restés perchés au sommet du grillage, avant de redescendre du côté marocain. Un scénario à répétition, qui avait été tenté par un millier de migrants quelques jours avant. Sans succès. Notre correspondant Alexander Göbel a pu rencontrer un de ces migrants, Jeremy venu du Tchad. Après deux ans de vaines tentative, les bras balafrés par les grillages, il a réussi à passer. Jeremy est aujourd'hui au centre d'accueil CETI. Il a au moins de quoi manger, un toit sur la tête et apprend l'espagnol.
Peu d'espoir pour les migrants
Même si les chiffres du ministère de l'intérieur espagnol sont un peu gonflés les centres d'accueil gouvernementaux sont débordés. A Melilla le centre héberge environ 1800 personnes pour 480 places. Les présidents des deux villes autonomes de Ceuta et Melilla - seule frontière terrestre entre l'Europe et l'Afrique - ont lancé un appel à l'Union européenne pour qu'elle les aide à lutter contre l'immigration clandestine. Un appel relayé par le gouvernement espagnol. Après la mort début février de 15 migrants noyés en tentant de gagner le littoral de Ceuta, une réunion sur les droits des migrants doit se tenir en avril. La police avait tiré des balles en caoutchouc. Reste que c'est en Afrique même qu'il faut mettre en garde : les migrants mettent leur vie en danger. Avec au bout du compte, peu d'espoir : l'Espagne et le Maroc ont un taux de chômage très élevé et peu de place de travail à offrir.