A Moscou comme à Durban, le climat change
12 décembre 2011Enfin, voudrait-on s'exclamer chez die Welt ! Enfin, la Russie montre son vrai visage ! Des dizaines de milliers de personnes - des jeunes mais pas seulement - sont descendus dans les rues ce weed-end, affublés parfois d'un masque clownesque du Premier ministre Vladimir Poutine. C'est une contestation douce, inattendue, sans forme. Cela suffit-t-il à la condamner? Le courage et la résolution des manifestants annoncent une nouvelle période. Elle ne peut être que meilleure que la précédente, estime le quotidien.
La Frankfurter Allgemeine Zeitung note pour sa part que depuis quelques jours, l'attitude de Vladimir Poutine est contradictoire. D'un côté, il a accusé l'étranger de fomenter le chaos dans son pays. De l'autre il a affirmé que les citoyens avaient le droit de se rassembler et d'avoir une opinion divergente. Les législatives et la mobilisation qu'elles ont provoquée montrent que le Premier ministre n'est sûr de son pouvoir que lorsqu'il sait qu'il peut manipuler les scrutins et empêcher de nouvelles forces politiques de voir le jour. Les trois mois qui restent jusqu'à l'élection présidentielle le 4 mars promettent d'être palpitants.
Durban fait miroiter une solution
"Surtout ne nous pressons pas", titre ironiquement die tageszeitung à propos du sommet de Durban qui, une fois de plus, a fait beaucoup de bruit pour rien, estime le quotidien. Une action déterminée contre le changement climatique ressemble à autre chose qu'aux quelques millimètres de progrès arrachés en Afrique du Sud. Une mobilisation réelle, ce serait par exemple la Chine qui développerait massivement ses énergies renouvelables, la Californie qui s'essaierait aux permis de gaz à effet de serre ou l'Allemagne qui se lancerait dans une vraie révolution énergétique.
Le sommet de Durban n'a pas réglé de problème, renchérit la Süddeutsche Zeitung, il s'est contenté de faire miroiter une solution. En 2015, date à laquelle un nouvel accord pourrait se dessiner, il y aura un nouveau gouvernement à Pékin. Les Etats-Unis auront élu un président depuis trois ans et seront en train de se préparer à un nouveau scrutin présidentiel. Les émissions de gaz à effet de serre continueront - sauf miracle - à augmenter. Tout cela va faire monter la pression. Et avec beaucoup de chance, on aura un nouveau Kyoto en 2020. Il sera tard mais, selon le journal, pas trop tard
Auteur : Konstanze von Kotze
Edition : Cécile Leclerc