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EconomieNiger

Les livraisons de carburant reprennent à Niamey

Mahamadou Abdoulkarim
23 août 2024

A Niamey, les habitants espèrent pouvoir retourner à leurs activités après avoir été privés de carburant depuis près d’une semaine à cause des inondations.

Une station essence à Niamey
En moins de trois mois, les inondations ont fait 217 morts et 200 blessés dans cet immense pays désertique et plus de 350.000 sinistrés, selon les autorités militairesImage : Mahamadou Abdoulkarim/DW

Au Niger, la pénurie de carburant à Niamey est la conséquence des inondations qui ont coupé la ville du dépôt d’hydrocarbures. La vente illégale d’essence a pris le relais, à des prix prohibitifs.  

Toutefois, la pénurie ne devrait pas durer, du moins à Niamey : la liaison sur le tronçon Niamey-Soray, qui relie la capitale au dépôt d’hydrocarbures avec le dépôt de carburant, vient en effet d’être rétablie.  

L’isolement de la capitale a engendré une pénurie d’essences dans la capitale et les autres localités de l’ouest du pays.

"Il y a des gens qui profitent de la situation"

En se rendant en moto sur son lieu de travail, ce vendredi matin (23.08), Abdoulaye Maiga est tombé en panne. "Je suis sorti de chez moi, explique-t-il. J’ai fait quatre stations sans carburant. Les stations sont vides. J’étais obligé de garer ma moto quelque part et puis de chercher un taxi, et les taxis, ils ont doublé le prix, ils ont même triplé le prix. C’est grave, je suis obligé de marcher à pied pour revenir à la maison. Il y a des gens qui profitent de la situation pour vendre le carburant cher. Il y a des gens qui vendent le litre à 3.000 francs, à 2.000 francs". 

Dans les stations-services, de longues files d’attente se forment, souvent avec des bousculades, en attendant un hypothétique ravitaillement.  

Les inondations font de nombreuses victimes au Niger

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Dans un quartier de la capitale, à proximité d’une station-service, des jeunes vendent de l’essence dans des bouteilles à 3.000 francs CFA le litre. Certains usagers prétendent que la station serait complice

Le gérant, Moctar Chaibou, affirme ne pas savoir d’où vient l’essence et explique qu’il n’a plus de carburant depuis trois jours. 

"Vraiment, je ne sais pas où ils ont trouvé le carburant, assure-t-il. Mais on le voit quand même, ils sont en train de vendre ça à 1.000 francs, des fois ils disent même 1.500 francs. Comme nous, on est dans la station, cela ne nous concerne pas, on ne rentre pas là-bas". 

Reprise du trafic des camions citernes 

Les travaux de réfection du tronçon qui relie la capitale au dépôt d’hydrocarbures ont toutefois été achevés. Les petits véhicules sont alors les premiers à traverser le pont. C’est ensuite autour des camions citernes de passer un à un pour ravitailler Niamey. 

Gamatié Mahamadou Yansambou, secrétaire général de l’Union des travailleurs du transport et assimilés du Niger confirme que "la voie a été depuis hier libérée pour les piétons, et aujourd’hui, elle a été complétement libérée et les véhicules sont en train de passer. Et priorité est faite aux camions citernes et aux bus de transports de voyageurs". 

Outre ce tronçon, d’autres voies de l’ouest du pays sont coupées et beaucoup d’autres localités ne peuvent toujours pas être ravitaillées. En attendant, c’est la bousculade dans les stations-services de Niamey.