Abdel Fattah al-Sissi a pris ses fonctions
8 juin 2014L'ex-chef de l'armée, Abdel Fattah al-Sissi, élu avec 96,9% des voix - après avoir écrasé toute opposition, est devenu officiellement le chef de l'éxécutif égyptien -après près de 12 mois d'exercice du pouvoir dans son pays. Même les capitales occidentales, qui avaient hésité, avant d'y renoncer, à qualifier la destitution de Mohamed Morsi de coup de force militaire, ont fini par accepter la prise du pouvoir par le chef de l'armée.
Lutte contre le terrorisme
L'Egypte, est la nation la plus peuplée des pays arabes. Et, Le Caire est considéré par les Occidentaux, les Etats-Unis en tête, comme un partenaire stratégique dans le processus de paix israélo-palestinien.
L'Egypte est aussi un allié-clé dans la lutte contre le "terrorisme" islamiste. D'ailleurs, pour justifier son coup de force, le maréchal al-Sissi, a poussé des millions d'Egyptiens à descendre dans la rue pour réclamer le départ de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi, accusé d'avoir voulu confisquer tous les pouvoirs au profit des Frères musulmans et d'islamiser de force la société égyptienne.
Les Occidentaux peu présents
Les Etats-Unis n'étaient représentés que par Thomas Shannon, conseiller du secrétaire d'Etat John Kerry, un signe évident selon les experts de la prudence américaine. Certes Washington a assuré que "les Etats-Unis veulent travailler avec le président élu", mais l'administration américaine continue de "surveiller" l'évolution de la démocratie" dans le pays.
Même son de cloche du côté de Bruxelles, qui n'a pas envoyé de représentants éminents à l'investiture du nouveau président Egyptien.
Répression sanglante des Frères Musulmans
Pour mettre fin au pouvoir des Frères Musulmans, l'armée avait réprimé dans le sang les partisans du président déchu, devenus entre temps la bête noire de nombre d'Egyptiens. Au total plus de 1.400 pro-Morsi ont été tués et plus de 15.000 autres emprisonnés, dont la quasi-totalité de leurs leaders encourent la peine de mort. Les organisations internationales de défense des droits de l'homme dénoncent le retour à un régime "plus autoritaire" que celui de Moubarak.
Les journalistes étrangers indésirables
Seuls les caméramen de la télévision d'Etat égyptienne étaient autorisés à filmer la cérémonie de prestation de serment du président al-Sissi. La journée du 8 juin a été déclarée fériée.