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Etat de droitAfrique

L'accès à un travail décent, un défi majeur en Afrique

Elisabeth Asen
17 octobre 2023

L’objectif de l’OIT est de permettre à chacun d’accéder à un travail décent dans des conditions équitables, mais beaucoup reste à faire en Afrique.

Des hommes debout avec des pelles et bassines sur une mine illégale à Lupilichi.
Les personnes qui vivent dans la pauvreté doivent faire face à de nombreuses disciminations dont des conditions de travail dangereuses.Image : Conceição Matende/DW

Cela fait 31 ans que l’Assemblée générale des Nations unies proclamait, le 17 octobre, la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Cette année 2023, l’accent est mis sur l’emploi décent comme gage de stabilité, de sécurité et de dignité.

Sur le continent, le secteur informel et les petits emplois mal payés sont une part importante du marché du travail.

Eric Dupont est Tchadien et il travaille dans une station-service où il gagne à peine 50.000 francs CFA. Il est obligé de multiplier de petites activités pour répondre aux besoins de sa famille.

Travail décent et protection sociale pour mettre la dignité en action, c'est le thème 2023Image : Terranoa

"Je travaille dans une structure de la place et à mon niveau, ce n’est pas toujours évident. Quand on va rencontrer notre gérant de station, il nous fait comprendre qu’on ne vend pas assez et qu’il n’y a pas assez d’entrées pour augmenter les salaires. Le personnel est réduit et on fait un double travail", confie Eric à la DW. 

La mauvaise gouvernance

En république démocratique du Congo, selon la Banque mondiale, en 2019, le taux de chômage était proche de 80%. 
Pourtant, le pays possède d’immenses ressources naturelles, mais cela ne contribue pas à réduire la pauvreté, au contraire. Femmes, hommes et enfants travaillent dans des mines dans des conditions dangereuses, vivent dans des logements insalubres et manquent d’un accès correct aux soins de santé.

"Il faut donner les mêmes chances aux femmes, aussi bien qu’aux hommes"

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Justin Mwetaminwa, analyste du Sud-Kivu, accuse la mauvaise gouvernance. "Le plus grand employeur devrait être l’Etat congolais. S’il y avait vraiment création d’emploi au sein de la fonction publique, s’il y avait une rémunération décente et aussi une prise en charge sociale appropriée, à ce moment-là, on pourrait espérer avoir une certaine évolution dans le sens de l’accès à l’emploi décent", insiste l'analyste congolais. 
 
Au Cameroun, Nanovine Agnès Kuoh, coordonnatrice de l’ONG Agui Foundation, estime pour sa part que le principal obstacle est lié aux inégalités entre les hommes et les femmes. " Il y a le sexisme, la pauvreté, le manque de moyens pour scolariser les jeunes filles", dit-elle.

La coordonnatrice de l’ONG Agui Foundation préconise de donner "les mêmes chances aux femmes, aussi bien qu’aux hommes. Pour celles qui ont le même diplôme que les hommes, c’est d’être capable d’avoir le même salaire que les hommes et de donner plus d’opportunités aux femmes."
 
Cette journée vient donc rappeler aux Etats de faire de la dignité humaine une référence. Le travail décent doit permettre l’autonomisation des personnes, offrir des salaires équitables, et des conditions de travail sûres.