La création de cette école militaire en Irak élargit la présence de l'Alliance atlantique dans ce pays après deux ans de dissensions internes en raison de la guerre déclenchée par Washington et Londres. Mais il aura fallu discuter âprement car deux pays au moins, la France et la Belgique, avaient des réticences notamment sur le rôle de l'Alliance face à la force multinationale en Irak, en fait les troupes anglo-américaines. Aujourd'hui les choses sont claires: l'Otan sera présente en Irak pour une mission de formation et en aucune manière il n'est question de participer aux missions de combat. En revanche, la force multinationale devra assurer la sécurité des membres de l'OTAN sur place. Cette école militaire sera installée à proximité de Bagdad, les troupes US protègeront cette école qui jouera profil bas, puisque le drapeau de l'OTAN ne sera même pas hissé. Et le chef de cette académie sera un Américain qui ne sera pas rattaché aux troupes US mais directement à l'Alliance.

Cela dit, il faut se rappeler que l'Otan est déjà sur place avec une quarantaine d'hommes qui assurent des missions d'entraînement. Cet effectif va passer à 300 hommes. Mais plusieurs pays, la France, l'Allemagne et l'Espagne ont refusé d'envoyer des formateurs sur place. A Paris, Madrid ou à Berlin, on redoute trop d'être quand même mêlé à des actions de combat dans une guerre qu'on reprouve plus que jamais.

C'est donc un accord a minima qui est intervenu à Bruxelles. Cela suffit en tout cas aux Américains pour qui cette décision est une avancée majeure pour l'Alliance. Tellement contents même, que Washington va financer pratiquement toute la mission.