A l'occasion du 65e anniversaire de l’accession du Mali à l'indépendance, le régime d'Assimi Goita a dévoilé les dernières acquisitions de l'armée malienne qui lutte, depuis plus d'une décennie, contre les groupes djihadistes sur son territoire. Mais le sujet a suscité la controverse au sein de la population. 

C'était un imposant défilé de près de six heures auquel ont assisté les Bamakois, sortis en nombre pour assister au spectacle. C'est le premier défilé majeur au Mali depuis 2018, à l'époque de l'ancien président IBK. Avant cela, en 2010, il y avait eu le cinquantenaire de l'indépendance du Mali, célébré également avec faste par l'ancien président Amadou Toumani Touré, à Bamako, devant plusieurs chefs d'État étrangers, dont le Libyen Mouammar Kadhafi.

Un défilé pour "réconforter et communiquer"

Ousmane, éleveur, reconnaît que la situation sécuritaire se dégrade dans le pays, mais il se réjouit néanmoins du défilé organisé pour les 65 ans de l'indépendance du Mali.

"Le Mali traverse des moments très difficiles en ce moment. Ce sont certainement les pires heures de notre récente histoire, notamment sur le plan sécuritaire. Mais je pense que ce défilé vient avant tout pour réconforter les Maliens et pour que le monde nous respecte. C'est une démonstration de force de notre armée" estime Ousmane, qui ajoute que ce "n'est pas si mal".

Habillah, étudiant, préfère, de son côté, relativiser. Pour ce dernier, le défilé militaire est avant tout une façon de communiquer :

"C'est vraiment important pour le Mali. Ce défilé permet de dissuader l'ennemi de nous attaquer. C'est une action de communication parce que la guerre ne se limite pas à une confrontation directe. Donc, si nous faisons une démonstration de nos capacités militaires, cela va dissuader les ennemis" assure-t-il..

D'autres priorités

Mais pour Mamadou, enseignant, le Mali a d'autres priorités plus urgentes à régler. Pour lui, "le 65e anniversaire de l'indépendance du Mali doit être modestement célébré, compte tenu de la situation difficile du pays. Que chaque garnison militaire le fête de façon modeste, tout en restant debout et vigilant face à la menace terroriste".

Ce premier défilé militaire d'envergure de l'ère Assimi Goita a mobilisé l'essentiel des nouveaux équipements militaires terrestres et aériens du pays. Des équipements achetés sur le budget de l'État, en grande partie à la Russie, grâce à la coopération entre les deux pays.