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Affaire des maisons préfabriquées, Kamerhe à la barre

11 mai 2020

Ce 11 mai doit s’ouvrir à Kinshasa le procès du directeur de cabinet du président Félix Tshisekedi. Vital Kamerhe est accusé de détournement de fonds publics relatif au programme des 100 premiers jours du chef de l’État.

Kongo Oppositionsführer Vital Kamerhe
Image : Imago/Belga/T. Roge

Le procès à tenir à la prison de Makala, à Kinshasa, concerne les 4.500 maisons préfabriquées qui devraient être livrées pour l’amélioration des logements sociaux dans cinq provinces dont 3.000 pour les policiers et militaires dans la capitale.

L’affaire mettra sur le banc, trois co-accusés, selon la citation à comparaitre que les avocats du prévenu Vital Kamerhe ont reçue. Outre Vital Kamerhe, on aura sur le banc des accusés, Sammih Jammal, directeur général des sociétés Samibo Congo et Husmal, ainsi que Jeannot Muhima, chargé de l’import-export à la présidence de la république.

Kamerhe et Jammal sont accusés d’avoir détourné plus de 50 millions de dollars sur près de 60 millions décaissés pour ce projet.

C’est la première fois en République démocratique du Congo, qu’un directeur de cabinet de la présidence est poursuivi pour détournement. Ce procès devrait alors servir de leçon pédagogique. Mais pour le Centre d’échange pour les réformes juridiques et Institutionnelles, CERJI, la procédure est déjà biaisée.

"Le paquet n’a entendu qu’une frange d’individus et tente de nous laisser croire que le directeur de cabinet recevait des dossiers, les traitait en coulisses, alors que le traitement des dossiers suit un chemin assez long partant du secrétariat de cabinet jusqu’au directeur de cabinet qui signe ou fait des réquisitions, fait des demandes au nom du chef de l’État", explique Charles Mushizi, directeur du CERJI.

Il ajoute que "ce n’est pas le directeur de cabinet qui paie. Je suis plutôt inquiet qu’il n’ait pas entendu l’ensemble des personnes qui ont eu à travailler sur la chaine de demande de paiement et de paiement effectif".

Un procès historique?

Selon la Ligue Congolaise de Lutte contre la Corruption, la LICOCO, ce procès est inédit. Son secrétaire exécutif, Ernest Mpararo, insiste sur l’objectivité et estime qu’ils sont encore nombreux, les gestionnaires à interpeller.

"Le procès doit être objectif. Le droit de la défense doit être respecté étant donné qu’il y a déjà des insinuations politiques qui entrent dans le procès et cela risque d’influencer le juge", insiste Ernest Mpararo.

Le secrétaire exécutif de la LICOCO espère "que la justice pourra prendre cet exemple pour commencer à interpeller tous les gestionnaires qui ont mal géré les deniers publics. C’est vraiment une boîte de pandores qui est ouverte".

Sur ce point, la Licoco affirme avoir déjà envoyé auprès des cours et tribunaux, d’autres dossiers dans ce sens et attend l’interpellation des mauvais gestionnaires concernés.

Ce lundi 11 mai, les Congolais auront donc les regards tournés vers la prison de Makala pour avoir une idée du déroulement de ce procès.

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