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Affaire Sall : "on veut manger un adversaire"

Mamadou Lamine Ba
14 décembre 2017

Au Sénégal, le procès du maire de Dakar, Khalifa Sall, soupçonné avec sept autres prévenus d'avoir détourné 2,7 millions d'euros de fonds publics, a été finalement renvoyé au 3 janvier.

Khalifa Sall Dakara Senegal
Image : DW/M.Lamine Ba

Il est huit heures du matin devant le palais de justice de Dakar. Les partisans de Khalifa Sall forment une longue file d'attente. Tous veulent assister à l’ouverture du procès du maire de Dakar. Devant la salle d'audience, des barrières sont installées pour contenir la forte affluence. Sympathisants, avocats et collègues députés de Khalifa sont contrôlés avant d’entrer.

A dix heures, Khalifa Sall fait son apparition dans la salle trois. Le président du Tribunal engage des discussions avec les avocats. La défense déplore la précipitation dans le procès. La partie civile se dit prête à plaider. 

Les avocats, le procureur et le président du tribunal discutent de procédures sous les cris du public. A dix heures trente, le juge Louis Maguette Diop renvoie le procès au 3 janvier 2018.

"C’est un renvoi qui a été ordonné d’office. Nous avons indiqué au tribunal que nous étions en état pour plaider le dossier mais le tribunal a estimé qu’il devait renvoyer pour une audience spéciale. Ce qui me paraît plus raisonnable compte tenu de l’importance du dossier" estime Maître Yerim Thiam de la partie civile.

Les avocats de la défense satisfaits

Pour sa part, Maître El Hadj Diouf, avocat de la défense crie au triomphe : "de toutes les façons nous avons obtenu une victoire aujourd’hui. Parce qu’on a mis à nu des irrégularités, une faute du parquet. Le tribunal était obligé de renvoyer d’office cette affaire pour que ces formalités substantielles, légales, incontournables soient accomplies."

Image : DW/M. Lamine Ba

Procès politique

Pour les partisans de Khalifa Sall, ce procès est politique. Cheikh Gueye est adjoint au maire de Dakar et il estime que "c’est inédit dans l’histoire de notre pays. Tant sur le plan politique que sur le plan juridique. La précipitation avec laquelle on veut accélérer les choses est assez illustrative de l'intention de 'manger' un adversaire politique."

Une position que conteste la partie civile 

Maître Yerim Thiam demande à prouver l’innocence Khalifa Sall. "Pour moi c’est un dossier qui est extrêmement simple. Il y a un trou de 1,8 milliards (de francs CFA) dans la caisse. L’un des prévenus reconnaît qu’il a pris tout l’argent. Et ils disent que ce sont des fonds politiques. Il faut qu’ils le prouvent. Voilà !" 

Partie civile et défense s’accordent sur le fait que la vérité sera établie dans ce procès. En attendant, Khalifa Sall, qui est en détention préventive depuis le 7 mars, va retourner en prison. Il a quitté la salle du tribunal sous les applaudissements de ses supporters.
 

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