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Afghanistan : la CEDH disculpe Berlin après une frappe

Avec agences
16 février 2021

La Cour européenne a estimé que la justice allemande a bien enquêté après un bombardement qui a fait plusieurs morts dont deux fils d’un plaignant.

L’Allemagne a perdu des soldats sur le terrain afghan
L’Allemagne a perdu des soldats sur le terrain afghan Image : picture-alliance/dpa/M. Gambarini

C’était en septembre 2009. Le colonel des forces allemandes présentes au sein de l’Otan en Afghanistan, Georg Klein, ordonne le bombardement près de Kunduz de deux camions-citernes. Les talibans auraient pris possession de ces deux camions situés non loin de la base allemande dans cette province du nord de l’Afghanistan.

Le colonel Georg Klein redoutait que cette prise ne soit utilisée contre la base et les soldats allemands. Celui-ci ordonne alors une frappe aérienne. Cette attaque, la plus meurtrière de l’armée allemande depuis la seconde guerre mondiale, fait une centaine de victimes, à la fois des Talibans et des civils.

La responsabilité du colonel pas engagée

Parmi elles : les deux fils d’Abdul Hanan qui a saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) en 2016. Les 17 juges de la Cour basée à Strasbourg ont indiqué à l’unanimité ce mardi que l’enquête conduite par les autorités allemandes n’avait pas violé la Convention européenne de protection des droits humains, en particulier l’article 2 protégeant le droit à la vie.   

La Cour rappelle que la justice allemande a considéré que la responsabilité du colonel Georg Klein n’était pas engagée. Ce dernier était convaincu qu’aucune personne n’était présente autour des camions-citernes lorsqu’il a ordonné la frappe, cite la CEDH dans un communiqué, s’appuyant sur les considérations de la justice allemande.

Lire aussi → En Afghanistan, il a fallu négocier avec les talibans

Angela Merkel a vu l’un de ses ministres démissionner après l’attaque Image : AP

Crise politique à Berlin

La frappe de septembre 2009 a conduit à une crise au sein du gouvernement fédéral allemand qui s’est soldée par la démission du ministre du Travail du parti CDU d’Angela Merkel, Franz Josef Jung. M. Jung était ministre de la Défense au moment des faits.

L’opposition l’avait en effet accusé d’avoir dissimulé des informations sur les circonstances de la frappe aérienne.

Avant de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme, le plaignant, Abdul Hanan, ainsi que d’autres victimes, n’avaient pas obtenu de dédommagements devant la justice allemande.

La Cour constitutionnelle allemande a en effet décidé en décembre dernier que les victimes ne devaient pas être dédommagées. La Cour de Karlsruhe a également jugé que le colonel Georg Klein avait utilisé tous les moyens à sa disposition avant d’ordonner la frappe.