Afghanistan : Obama remplace le général McChrystal
24 juin 2010La nomination il y a un an du général McChrytal se voulait un symbole fort. Il fallait redéfinir une stratégie claire pour l'Afghanistan, alors que la population américaine était de plus en plus hostile à cette opération.
Stanley McChrytal avait dirigé pendant cinq ans les forces spéciales et, à ce poste, il s'était illustré dans la guerre contre Al-Qaida en Irak. Il était considéré comme un général brillant, mais peu diplomate. D'ailleurs, dès le départ, il avait mis Barack Obama dans l'embarras, réclamant l'envoi de 40.000 soldats américains supplémentaires sur le terrain. Il en avait finalement obtenu 30.000.
A l'automne dernier, il avait déjà critiqué le vice-président Joe Biden sur sa vision de la stratégie à mener en Afghanistan. Ce qui lui avait valu une convocation à la Maison blanche. Cette fois, l'interview controversée donnée au magazine Rollling Stone a été l'écart de trop pour Barack Obama :
"L'attitude qui transparait dans l'article publié récemment, ne correspond pas à celle qu'un commandant général devrait se fixer. Elle sape le contrôle civil sur l'armée, qui est au coeur de notre systême démocratique. Et elle nuit à la confiance nécessaire à notre équipe pour travailler ensemble et atteindre nos objectifs en Afghanistan."
Un remplaçant déjà désigné
Le président américain a salué la "remarquable" carrière du militaire. Le général McChrystal n'a eu qu'un an pour mettre en pratique sa nouvelle stratégie. La doctrine McChrystal voulait épargner au maximum les civils, tout en menant une lutte acharnée contre les insurgés taliban. A terme, le général visait à la fois la transformation de la société afghane et la poursuite de la guerre.
A l'heure actuelle, il n'est pas question d'un changement de stratégie. Son remplaçant est déjà connu. Il s'agit du général David Petraeus, ancien commandant de la force multinationale en Irak. Ce choix a été largement salué aux États-Unis, où Petraues, réputé fin diplomate, fait figure de héros. Beaucoup lui attribuent l'amélioration de la situation en Irak.
Il va prendre la tête des 142.000 hommes de l'Isaf, à un moment où au moins trois soldats sont tués, chaque jour, en Afghanistan.
Auteur : Sébastien Martineau
Édition : Georges Ibrahim Tounkara