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"Il est impératif de discuter avec ce nouveau gouvernement"

5 janvier 2022

Dans une interview à la DW, le porte parole de la diplomatie des talibans critique l'isolement de l'Afghanistan.

Les droits de femmes sont une nouvelle fois menacés par les talibans
Image : Hector Retamal/AFP/Getty Images

L’Afghanistan affronte de multiples crises depuisla prise de pouvoir des talibans en août dernier. Les aides internationales, dont le pays dépendait très fortement, ont fondu. L’arrivée de l’hiver renforce la crise alimentaire. L’économie est atone, les droits des femmes se réduisent comme peau de chagrin, et les rapport sur des violences contre ceux qui ont aidé la coalition internationale se multiplient.

Le pays est isolé sur la scène diplomatique, quasiment aucun pays ne souhaite dialoguer avec les talibans, pour ne pas donner l’impression de légitimer le nouveau régime en place.

Une attitude que critique Abdul Qahar , porte parole du ministère taliban des Affaires étrangères, dans une interview exclusive avec la Deutsche Welle.

"Un gouvernement qui représente le peuple"

"En Afghanistan, un nouveau gouvernement est au pouvoir et c’est une réalité manifeste, le monde doit discuter avec ce gouvernement", explique Abdul Qahar Balkhi, lorsqu’on lui demande pourquoi il serait approprié de dialoguer avec des talibans accusés de violer les droits de l’homme, de restreindre la liberté d’expression, de déclasser les femmes dans la société. 

Mais le porte-parole de la diplomatie des talibans assure que la régime répond à tous les critères pour être considéré comme un Etat officiel.

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"Parler d’un gouvernement taliban est incorrect, précise ainsi Abdul Qahar Balkhi. Il s’agit du gouvernement qui représente le peuple afghan. Ce gouvernement n’est pas arrivé par avion, n’a pas été parachuté, ce leadership n’a pas été imposé par des forces étrangères." Pour lui, toute tactique qui viserait à mettre la pression serait ainsi contre-productive.

Droits des femmes, liberté d’expression

Parmi les exigences de la communauté internationale, il y a l’assurance que les femmes ne seront pas réduites au silence et privées de leurs droits acquis ces dernières années. Cela concerne notamment le droit à aller à l’école et à aller travailler. Pour le moment, ces droits reculent, malgré les promesses des talibans. 

A Hérat, les vendeurs ont reçu l'ordre de faire disparaître les mannequins féminins de leurs magasinsImage : Sayed Aqa Saeedi/dpa/picture alliance

"La politique du gouvernement est de donner aux femmes tous les droits, comme le droit à l’éducation, au travail, et tous les autres droits qui leur sont octroyé par l’Islam", répond Abdul Qahar Balkhi, qui justifie ainsi dans l’interview que les femmes ont certes des droits, mais moins que les hommes, et ce au nom de la religion.

Quant aux manifestations de femmes réprimées, le porte-parole assure que les interventions se sont déroulées sans violences.

Enfin, concernant la presse, Abdul Qahar Balkhi parle d’une scène médiatique "très vivante et libre" en Afghanistan, tout en réaffirmant les nouvelles règles en place pour que la presse se conforme aux "valeurs afghanes et islamiques".

"Le peuple afghan est puni par la communauté internationale et c’est très regrettable. Il est menacé d’une famine de masse juste parce qu’il a obtenu la paix et sa propre souveraineté", conclut Abdul Qahar Balkhi.

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