1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

Afrique : ces opposants portés disparus ou assassinés

Georges Ibrahim Tounkara
10 février 2021

En Afrique, il n’est pas rare que des opposants soient portés disparus ou assassinés comme Floribert Chebeya. Petit tour d’horizon de ces destins tragiques.

Kizito Mihigo, chanteur retrouvé mort en février 2020 dans sa cellule à Kigali
Kizito Mihigo, chanteur retrouvé mort en février 2020 dans sa cellule à KigaliImage : AFP/Getty Images/S. Aglietti

Au Burkina Faso, l’opposition et la société civile, réclament toujours justice, 23 ans après la mort de Norbert Zongo.

Ce journaliste était le patron de l’hebdomadaire "L’Indépendant". Un journal qu’il avait créé en 1993 et qui se montrait très critique à l’égard du pouvoir de Blaise Compaoré.

Le 13 décembre 1998, son corps sans vie a été retrouvé calciné dans son véhicule, à une centaine de kilomètres de la capitale, Ouagadougou.

Portrait de Norbert Zongo, journaliste assassiné en 1998, au BurkinaImage : Olympia de Maismont/AFP/Getty Images

L'assassinat de Norbert Zongo serait lié à une enquête que son journal menait à la suite de la mort du chauffeur personnel de François Compaoré, le frère cadet du président Compaoré.

François Compaoré accusé

Mis en cause dans cet assassinat, François Compaoré se trouve en France. Il pourrait être extradé vers le Burkina Faso. C’est ce que souhaite Abdoulaye Diallo le coordonnateur du Centre de presse Norbert Zongo. "Nous voulons que justice soit faite avec ou sans François Compaoré. Car apparemment, François Compaoré ne veut pas venir s'expliquer car il a des choses à se reprocher. Qu'il soit extradé et vienne s'expliquer en tant que commanditaire de cet assassinat et que justice soit rendue à Norbert Zongo", dit Abdoulaye Diallo joint par la Deutsche Welle.

François Compaoré est accusé d'avoir commandité l'assassinat de Norbert ZongoImage : Getty Images/AFP/A. Ouoba

Lire aussi →La justice française favorable à l'extradition de François Compaoré

Au Tchad, l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh est porté disparu depuis le 3 février 2008, depuis que des militaires tchadiens sont venus le prendre chez lui, après l’échec d’une nouvelle tentative rebelle visant à renverser Idriss Déby. 

Pour son frère, Brahim Ibni Oumar, c’est bien le président Déby qui a ordonné son arrestation et son assassinat.

La famille d'Ibni Oumar Mahamat Saleh n'a toujours pas fait son deuilImage : Patrick Fort/AFP/Getty Images

Liste longue au Rwanda

Autre pays où des opposants sont portés disparus ou assassinés, le Rwanda. Ici, la liste est longue. Le chanteur Kizito Mihigo, par exemple, a été retrouvé mort dans sa cellule en février 2020. Le régime de Paul Kagamé est soupçonné de l’avoir éliminé. 

Lire aussi →Mort de Kizito Mihigo, l’opposition dénonce un "assassinat politique"

En mars 2019, Anselme Mutuyimana, l’assistant de l’opposante Victoire Ingabire, est retrouvé mort dans une forêt dans le nord-ouest du pays. Plusieurs autres cadres proches de l’opposante, ont également été retrouvés morts, ou sont portés disparus. 

Le pouvoir de Paul Kagame est accusé de liquider ses opposantsImage : Imago/Zumapress/M. Brochstein

Un autre opposant rwandais, Camir Nkurunziza, réfugié en Afrique du Sud, a été tué en mai 2019, dans la ville du Cap. Avant lui, c’est Patrick Karegeya, ancien chef des services de renseignement extérieur du Rwanda et opposant au président Paul Kagame, qui était assassiné en 2014, dans sa chambre d’hôtel à Johannesburg.

La Guinée aussi...

En Guinée, des opposants ont récemment trouvé la mort en détention. C’est notamment le cas de Roger Bamba, responsable des jeunes de l'Union des Forces démocratiques de Guinée (UFDG), décédé dans sa cellule, le 17 décembre dernier. Pour son épouse, il a été empoisonné.

Le journaliste franco-canadien Guy-Andre Kieffer est porté disparu depuis 2004Image : AP Photo/picture alliance

En Côte d'Ivoire, le journaliste franco-canadien, Guy-André Kieffer, est porté disparu depuis 2004.

Plus loin dans le temps, il y a Mehdi Ben Barka.  Opposant au roi Hassan II du Maroc, Mehdi Ben Barka a été enlevé le 29 octobre 1965 en plein Paris puis assassiné. Son corps n’a jamais été retrouvé.
 

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle
Passer la section Sur le même thème