De Madagascar au Maroc, la Gen Z crie sa colère dans la rue
1 octobre 2025
Voilà une semaine que la "Gen Z" manifeste à Madagascar, principalement contre les incessantes coupures d'eau et d'électricité. Une semaine émaillée de violences, alors que la répression policière a fait au moins 22 morts.
En conséquence, le président Andry Rajoelina a limogé son gouvernement. Mais ce n'est pas assez, estime ce manifestant.
"Ce n'est pas une solution, le mal n'a pas été éradiqué. Rien ne va changer. Andry Rajoelina doit partir. Nous demandons sa démission. Voilà 16 ans qu'il est au pouvoir et rien n'a changé. Les conditions de vie des Malgaches se détériorent de jour en jour. Notre futur ne fait que s'assombrir", estime ce jeune homme.
De l'autre côté du continent, les jeunes Marocaines et Marocains sont également descendus dans les rues de plusieurs villes du pays, à l'appel d'un collectif baptisé GenZ 212, pour réclamer de meilleurs services de santé et d'éducation, et, plus largement, pour lutter contre la corruption et les inégalités sociales qui règnent dans le pays.
Des jeunes qui estiment être dans leur droit, comme cette jeune femme originaire de Rabat.
"Les jeunes demandent des écoles et des hôpitaux. Ils ne demandent pas l'impossible. Ils demandent des choses essentielles au Maroc. Pourquoi les autorités ne comprennent pas cela ? Où est le gouvernement ? Où est le chef du gouvernement, qui ne fait que parler ? Les jeunes ont des demandes qui sont vitales pour le Maroc, notamment en ce qui concerne les hôpitaux et les écoles", assure-t-elle.
Une jeunesse fédérée en ligne
Cela fait plusieurs mois que la jeunesse exprime sa colère à travers le continent. En juin et juillet 2024, au Kenya, les jeunes étaient descendus dans les rues pour protester contre la loi de finances du président William Ruto, jugée impopulaire en raison d'un volet concernant l'augmentation des impôts.
Au mois d'août 2024, des milliers de Nigérians avaient, à leur tour, protesté pour mettre fin à la mauvaise gouvernance.
Aujourd'hui, des manifestations se poursuivent à Madagascar et au Maroc.
Si pour chaque pays, le contexte est différent, il y a quand même quelques points communs : l'organisation s'est fédérée en ligne par des jeunes qui en ont assez de souffrir et de subir ce qu'ils estiment être une mauvaise gestion des ressources de la part de leur gouvernement.
Au Maroc, par exemple, nombreux sont ceux qui ont élevé la voix pour protester contre la co-organisation du Mondial 2030 avec l'Espagne et le Portugal, alors que, récemment, des femmes enceintes sont mortes, faute de soins, dans un hôpital à Agadir.
A noter que la mobilisation se fait aussi à l'étranger. Portée par le mouvement M66, la diaspora togolaise est appelée à manifester en Allemagne, le 4 octobre prochain, devant la Porte de Brandebourg, à Berlin.
La veille, une autre manifestation devrait avoir lieu, en Algérie, cette fois à l'appel d'un collectif baptisé GenZ 213.