1. Aller au contenu
  2. Aller au menu principal
  3. Voir les autres sites DW

AKK a perdu, Angela Merkel aussi

10 février 2020

Pour les journaux allemands, la chute d'Annegret Kramp-Karrenbauer est aussi l'échec d'Angela Merkel.

Angela Merkel et AKK lors d'une réunion du gouvernement en octobre 2019.
Angela Merkel et AKK lors d'une réunion du gouvernement en octobre 2019.Image : Getty Images/C. Koal

La chute d'Annegret Kramp-Karrenbauer "est aussi un échec de l'expérimentation d'Angela Merkel et il est fort possible que l'on se rapproche de plus en plus de la fin de son mandat de chancelière". Voilà ce qu'estime la Süddeutsche Zeitung ce lundi 10 février. Le journal se demande "combien de temps Merkel peut encore rester chancelière" et la SZ répond à sa propre question en ces termes: cela "devrait aussi dépendre du nom du successeur que la CDU va désigner à la tête du parti et comme candidat à la chancellerie." En d'autres termes, s'il est favorable à Merkel, ou contre elle.

Le journal note qu'Angela Merkel a fini par ne plus être en phase avec son propre parti. "Dans la CDU, beaucoup de personnes estiment que le parti d'extrême droite AfD est le résultat de la politique de la chancelière. De son côté, Angela Merkel voit dans la progression incessante de l'AfD la conséquence d'une CDU qui ne fait pas assez front commun face à l'extrême droite." Chacun se renvoie donc la balle de la responsabilité.

Vers la fin de la CDU ?

Et voilà que la Zeit Online prédit déjà un avenir sombre pour la CDU, qui s'est pendant 15 ans reposée sur la chancelière. "Pendant ce temps, elle n'a pas remarqué à quelle vitesse la scène politique s'est transformée en profondeur." Et voilà que le parti de la chancelière, s'approchant de la fin de l'ère Merkel, pourrait vivre le même sort le parti des conservateurs français, Les Républicains, "dont, constate l'hebdomadaire, il ne reste quasiment plus rien". Ce scénario "n'est pas à exclure."

Et à la Frankfurter Rundschau de conclure : le parti risque d'appeler encore une fois Angela Merkel à l'aide, "avec l'espoir vain de balayer ses conflits sous le tapis, là où on les avait pendant si longtemps gardés cachés."

L'aéroport de Addis Abeba a pris des mesures de précautions face au coronavirus.Image : Getty Images/L. Dray

Coronavirus : et l'Afrique ?

Un autre sujet abordé par la presse allemande ce lundi est le coronavirus et "les inquiétudes pour l'Afrique". Un continent "qui semble avoir été épargné" par le virus, note die tageszeitung. "A part quelques cas suspects en Ouganda, au Ghana et au Kenya, il n'y a officiellement pas encore eu de personnes infectées. Bien que la Chine ait des relations étroites avec l'Afrique, notamment par le biais de ses centaines de milliers d'ouvriers chinois qui travaillent sur le continent et des dizaines de milliers d'Africains qui étudient en Chine."

Le quotidien se demande si les malades ne passent pas à travers les mailles du filet de systèmes de santé trop fragiles dans des pays au sud du Sahara qui peinent déjà à se battre contre les maladies déjà existantes. "La communauté internationale devrait d'autant plus soutenir ces pays" car, si le coronavirus venait à s'y propager, "nous aurons vraiment tous un problème."