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Droits de l'HommeMoyen-Orient

Alexeï Navalny reste en détention

Sandrine Blanchard | Avec agences
18 janvier 2021

L'arrestation du principal opposant à Vladimir Poutine dès son arrivée dimanche à Moscou continue de susciter des réactions outrées à l'étranger.

Alexeï Navalny dans l'avion pour Moscou...
Alexeï Navalny dans l'avion pour Moscou...Image : Mstyslav Chernov/AP/dpa/picture alliance

"Garçon, apportez-nous une vodka, on rentre à la maison !". Alexeï Navalny et son épouse Ioulia Navalnaïa se montraient confiants, à leur montée dans l'avion qui devait les reconduire en Russie dimanche (17.01.).

L'opposant à Vladimir Poutine réaffirmait aux journalistes qu'il n'avait pas peur du Kremlin : "M'arrêter à mon arrivée ? Moi ? C'est impossible, je suis innocent."

Répit avec son épouse, Ioulia, "de retour à la maison"Image : Mstyslav Chernov/AP/dpa/picture alliance

Mais au moment de présenter son passeport aux douaniers russes, Alexeï Navalny s'est fait interpeller par les services pénitentiaires de son pays. 

Ce lundi, une salle du commissariat de Khimki, en banlieue de Moscou, a ainsi été tranformée en tribunal. "J'ai été escorté de ma cellule il y a quelques minutes pour être amené ici, apparemment ce sont des juges qui sont assis là, là il y des gens qui me filment, et ils disent que c'est une audience publique", explique Alexeï Navalny dans une vidéo postée sur les résaux sociaux par sa porte-parole.

Quelques heures plus tard, le juge a ordonné le placement en détention d'Alexeï Navalny pour 30 jours, en attendant qu'une autre cour ne se prononce sur son sort. 

Deux de ses avocats auraient été autorisés à entrer dans le bâtiment du commissariat, mais ils auraient été empêchés de voir leur client.

Les accusations

Les autorités reprochent au militant anti-corruption de ne pas s'être présenté deux fois par mois, comme le stipulaient pourtant les conditions de sa condamnation à cinq ans de prison avec sursis en 2014.

Alexeï Navalny fait l'objet, depuis fin décembre, d'une nouvelle enquête pour fraude. Il est soupçonné d'avoir détourné 3,9 millions de dons pour son usage personnel.

Arrestation d'un partisan d'Alexeï Navalny, dans un aéroport de Moscou, dimancheImage : Dmitry Serebryakov/AP/dpa/picture alliance

Arrestations "pour faire taire"

La plupart de ses soutiens venus l'accueillir à l'aéroport ont été interpellés. Parmi eux, Lioubov Sobol, une fugure montante de l'opposition. La police les accuse d'avoir désobéi aux injonctions des forces de l'ordre.

L'ONG OVD-Info a recensé 37 arrestations dimanche à Moscou en amont de l'arrivée du militant.

Amnesty International dénonce une "campagne implacable" menée par les autorités russes pour "faire taire" Alexeï Navalny que l'ONG assimile à un "prisonnier de conscience".

Demandes de libération

Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme indique dans un tweet signé Michelle Bachelet: 

"Nous sommes profondément troublés par l'arrestation d'Alexeï Navalny, et nous appelons à sa libération immédiate et au respect de ses droits à une procédure régulière conformément à l'Etat de droit".

Le président du Conseil européen, Charles Michel, a figuré parmi les premiers responsables politiques à dénoncer l'arrestation d'Alexeï Navalny.

>>> A lire aussi : L'UE veut sanctionner la Russie dans l'affaire Navalny

A l'instar d'autres dirigeants de l'Union européenne tels qu'Ursula von der Leyen (Commission européenne), ou des gouvernements allemand et français, Charles Michel réclame la "libération immédiate" de l'opposant russe.

Le chef de la diplomatie allemande qualifie son arrestation de "totalement incompréhensible".

>>> A lire aussi : Affaire Navalny : Berlin affiche sa fermeté 

 Aux Etats-Unis, l'équipe de Joe Biden aussi dénonce l'arrestation de l'opposant russe.

A la mi-journée, la porte-parole d'Alexeï Navalny a diffusé pour la première fois de ses nouvelles depuis son arrestation, sur Twitter. Dans une vidéo, le militant déclare : "Je ne comprends pas ce qui se passe. J'ai vu beaucoup de parodies de justice (...) mais là c'est l'illégalité la plus totale."

Empoisonnement au Novitchok?

Pour rappel, le leader de l'opposition russe était tombé dans le coma au moins d'août après une tournée électorale en Sibérie. Il avait fini par être évacué en Allemagne pour être soigné à l'hôpital de la Charité à Berlin.

>>> A lire aussi  : L'opposant russe Navalny a bien été empoisonné selon Berlin 

Trois laboratoires européens ont trouvé des traces d'un agent innervant de type Novitchok dans son organisme, un produit développé par l'armée russe et employé plusieurs fois par les services secrets pour empoisonner des opposants. Le régime de Vladimir Poutine dément tout lien avec cette affaire.

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