Allô, j'écoute...
28 octobre 2013On crie haut et fort à Berlin, lance die Welt. Angela Merkel critique en termes très vifs ces écoutes et va même jusqu'à se coaliser avec François Hollande, qui n'a jamais caché son scepticisme vis-à-vis de l'Oncle Sam, et avec l'Argentine, à la tête d'un mouvement de protestation. Si Barack Obama doit revoir sa copie et faire preuve de plus de loyauté et de respect vis-à-vis de sa meilleure alliée, la chancelière allemande profite de la situation pour se poser en grande moralisatrice.
die tageszeitung s'étonne : curieusement, Berlin ne s'associe pas à Londres pour rédiger une résolution commune au Conseil de Sécurité des Nations unies contre l'espionnite aiguë des services secrets américains envers leurs alliés occidentaux. Angela Merkel ne s'est pas non plus associée à Paris, mais bel et bien alliée avec le lointain Brésil. N'en doutons pas, la NSA doit en trembler de peur, ironise le quotidien de Berlin, qui revient également dans ses colonnes sur le résultat des élections législatives tchèques.
Un scrutin qui fait dire à la Frankfurter Allgemeine Zeitung : ce week-end, les électeurs ont réduit les partis conservateurs à une triste moitié, fait entrer au Parlement deux formations politiques nouvelles dépourvues de tout profil politique réel et considérablement affaibli le plus grand rival du président de la République. Le grand profiteur de la situation est le président Milos Zeman, qui dispose désormais d'une grande latitude politique pour transformer cette république parlementaire en république présidentielle.
La Süddeutsche Zeitung brosse le portrait du milliardaire Andrei Babis, le patron de l'ANO, l'action des citoyens insatisfaits, vraisemblable futur partenaire de coalition des socialistes tchèques. Désireux de « nettoyer » le pays en éradiquant cette corruption, ce népotisme politique et cette bureaucratie qui l'étouffent, cet homme prône professionnalisme et efficacité. Il doit cependant veiller à ne pas commettre l'erreur de Berlusconi : un pays démocratique ne se dirige pas comme une entreprise. Si cette dernière doit légitimement faire des profits, la démocratie doit aussi et surtout réaliser la plus large équité sociale possible. Pour diriger un pays, il ne faut pas user du « C'est moi qui commande », mais savoir convaincre, conclut le quotidien de Munich.