Allemagne : Friedrich Merz élu chancelier au deuxième tour
6 mai 2025
Ce qui devait être une formalité s'est transformé en camouflet historique. Alors que Friedrich Merz, leader du parti conservateur (CDU) et chef de file de la coalition aux côtés des sociaux-démocrates (SPD), devait obtenir 316 voix pour devenir chancelier, il n'en a obtenu que 310 lors du premier tour.
Un tel échec pour un candidat chancelier est sans précédent dans l'histoire politique d'après-guerre de l'Allemagne et montre la fragilité de la coalition mais aussi sa propre impopularité. Au sein même de sa coalition, il lui a manqué 18 voix.
Une élection au deuxième tour inédite
Lors du deuxième tour qui s'est déroulé dans l'après-midi, Friedrich Merz a obtenu 325 voix sur 615 ce qui est loin de constituer un plébiscite. L'homme de 69 ans est déjà sous pression alors qu'il fait fasse à de nombreux défis notamment économiques.
"Merz est désormais considéré comme un chancelier affaibli, sans alliance stable, et sa cote de popularité n'est déjà pas bonne", a jugé l'influent hebdomadaire allemand Der Spiegel.
Signe de cette faiblesse, le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) a immédiatement réclamé de nouvelles élections jugeant la situation "trop instable".
"Nous sommes prêts à assumer la responsabilité gouvernementale", a déclaré Alice Weidel, dont le mouvement dépasse aujourd'hui dans certains sondages les conservateurs, après avoir déjà obtenu 20% aux législatives.
Friedrich Merz a dit vouloir "tout faire" pour "regagner la confiance" des électeurs actuels de l'AfD.
L'Europe salue l'élection de Merz
Pour son premier déplacement, le nouveau chancelier se rendra à Paris pour rencontrer Emmanuel Macron. "À nous d'accélérer sur notre agenda européen de souveraineté, de sécurité et de compétitivité. Pour les Français, pour les Allemands et pour tous les Européens", a déclaré le président français sur le réseau X.
La cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni juge, elle, "fondamentale" la coopération entre l'Italie et l'Allemagne pour "relancer la compétitivité" du bloc.
De son côté, Ursula Von der Leyen, présidente de la comission europénne, se réjouit de travailler avec son concitoyen pour une "Europe forte"