Nous voulons vivre "en paix et en liberté" avec tous les pays - mais sans être naïf. C'est en ces termes que la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a annoncé la stratégie nationale pour la Chine. 

Un document de 61 pages dont l'idée centrale est de réduire la dépendance économique de l’Allemagne vis-à-vis de la Chine - sans pour autant rompre les contacts avec le plus grand partenaire commercial de l'Allemagne.

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré sur twitter que "notre objectif n'est pas de nous découpler. Mais nous voulons réduire les dépendances critiques à l'avenir".

La Chine est le principal partenaire commercial de l'Allemagne. Les échanges commerciaux entre les deux pays ont atteint l’année dernière une valeur d'environ 298 milliards d'euros, soit une croissance de 21% par rapport à 2021.

Réactions des entreprises

La Fédération allemande du commerce de gros, du commerce extérieur et des services a pour sa part soutenu cette nouvelle direction.

"La réorientation de la stratégie pour la Chine était attendue depuis longtemps", a-t-elle déclaré dans un communiqué, car "la pandémie de Covid 19, et l'attaque russe sur l'Ukraine ont montré qu'il est judicieux de réduire les risques commerciaux entre Berlin et Pékin.

Il était donc important d'examiner la résistance du "pont" sino-allemand, selon les experts qui estiment que « minimiser les risques » ne veut pas dire non plus abandonner toutes les relations commerciales avec Pékin. 

L'industrie chimique allemande a également qualifié de "positif" de voir le gouvernement fédéral et la Commission européenne se mettre d'accord, après de longues discussions, sur une stratégie commune vis-à-vis de la Chine.

Toutefois, le gouvernement allemand s’est déclaré "préoccupé" par les efforts déployés par la Chine pour, je cite, " influencer l'ordre international dans le sens des intérêts de son système de parti unique et, ce faisant, pour relativiser les fondements de l'ordre fondé sur des règles, tels que le statut des droits de l'Homme".