Inondations : une enquête vise les autorités locales
6 août 2021Quelle est la part de responsabilité des décideurs politiques dans les terribles inondations qui ont frappé l’ouest de l’Allemagne mi-juillet ? C’est la question sur laquelle se penche en ce moment la justice allemande qui a décidé d’ouvrir une enquête contre des responsables politiques locaux en Rhénanie-Palatinat, où la catastrophe a fait plus de 140 morts et plus de 700 blessés. Cette enquête devra déterminer si le soir du 14 juillet, les populations ont été averties trop tard de l’urgence de la situation.
A (re)lire également :
20h30 : c’est l’heure à laquelle les autorités locales du district d’Ahrweiler auraient pu donner l’ordre d’évacuer les habitants, avant que ceux-ci ne se retrouvent surpris et bloqués par la montée des eaux. D’autant plus que les autorités auraient disposé d’informations suffisamment inquiétantes dès l’après-midi.
Or, ce n’est que deux heures et demie plus tard, vers 23 heures, que cette alerte a été donnée et que l’état d’urgence a été déclaré.
"Homicide par négligence"
Un temps de réaction sur lequel s’interroge le parquet de Coblence, qui a décidé de d’ouvrir une enquête pour soupçons "d’avertissements tardifs" et surtout pour "homicide par négligence", notamment contre le chef du district d’Ahrweiler, responsable ce jour-là de la cellule de gestion de crise.
La pression sur les responsables politiques locaux n’avait cessé de monter ces derniers jours. Dans une interview au journal Bild, le chef de la THW, l’Agence fédérale allemande de secours technique, expliquait que si l’on ne pouvait certes pas éviter l’onde de choc de ces inondations et sauver toutes les victimes, "il est un fait que bien davantage de personnes auraient pu être mises en sécurité si les responsables politiques locaux avaient agi comme il l’aurait fallu."
Politiques contre experts
Marian Wendt a ainsi appelé à un nouveau système d’alerte, plus centralisé, alors qu’actuellement, toute la responsabilité pèse sur des élus locaux. Selon lui, ce n’est pas à des politiques, mais à des experts en catastrophes naturelles de prendre des décisions dans de telles situations.
En attendant, le chef du district, qui a lui-même perdu sa maison dans les inondations, se défend. Selon lui, aucun système d’alerte n’aurait permis de contrer un tel " tsunami ".