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L'AfD, deuxième force politique en Allemagne

21 septembre 2018

Selon un sondage de l’institut "Infratest dimap", le parti populiste "Alternative pour l’Allemagne" arriverait deuxième aux élections si celles-ci avaient lieu dimanche prochain.

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Image : picture-alliance/dpa/C. Gateau

Près d'un an après les législatives et l’entrée de l’AfD au parlement, et à l’approche des régionales du 14 octobre en Bavière, l’extrême droite semble gagner de plus en plus  du terrain, au détriment des conservateurs. 

"Oui, nous voulons la démission du système Merkel. Je l'ai clairement dit." Lors d’un point de presse de l’AfD, Alexander Gauland, le chef du parti qui était appelé avec d’autres responsables à s’exprimer sur les manifestations de l’extrême droite à Chemnitz, rappelait l’une des ambitions de l’AfD.  

Le parti est présenté désormais comme la deuxième force politique en Allemagne, avec 18% à l’échelle nationale, juste derrière la CDU / CSU qui pèse 28%. 

L'institut de sondage "Infratest Dimap" qui publie ces résultats n'est pas le premier à voir l'AfD à la deuxième place, mais c'est le premier grand et prestigieux institut à tirer ce constat. 

Dans un contexte de crise au sein du gouvernement, sur fond de divergences sur la politique migratoire, la montée de l’AfD était, semble-t-il, prévisible.

La faiblesse des partis historiques

Certains évoquent également une faiblesse générale des sociaux-démocrates (SPD) et des conservateurs (CDU / CSU). 
Angela Merkel et sa coalition sont actuellement critiquées de toutes parts pour leur compromis sur le chef du renseignement intérieur, démis de ses fonctions pour ses liens avec l'extrême droite mais promu secrétaire d'Etat. 

La chancelière a d'ailleurs lâché du lest, vendredi (21.09.2018), en annonçant par la voix de son porte-parole Steffen Seibert qu'elle était prête à réétudier le cas de Hans-Georg Maaßen

Depuis preque un an, l'AfD siège au Parlement allemandImage : picture-alliance/Anadolu Agency/A. Hosbas

Face à une situation qui alimente les frustrations, Karl Lauterbach, vice-président du groupe parlementaire SPD, tente de tempérer: 

"Le monde a des problèmes énormes et nous avons l'un des rares gouvernements stables. Le renverser en raison de la promotion d'un secrétaire d'État peu approprié, cela augmenterait à juste titre le désenchantement politique dans le pays et aiderait en réalité les partis radicaux, en particulier l'AfD" explique Karl Lauterbach. 

L’AfD, en tout cas, profite déjà de la situation politique tendue en Allemagne même si, rappellent les experts, la montée des extrémistes n’est pas une exception allemande.

Dans beaucoup d'autres pays européens, comme récemment en Italie, les partis historiques ont subi de lourdes pertes en faveur des partis populistes.