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Entre Bamako et Berlin, le courant passe difficilement

Mahamadou Kane
13 avril 2022

Annalena Baerbock, la chef de la diplomatie allemande, souhaitait notamment amener la junte malienne à cesser sa coopération avec les forces russes. Peine perdue.

Le ministre de transition des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop et la ministre allemande Annalena Baerbock
Le ministre de transition des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop et la ministre allemande Annalena BaerbockImage : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Les échanges entre le colonel Assimi Goïta et Annanela Baerbock ont duré près de deux heures ce mercredi matin (13.03.2022) au palais présidentiel. Au menu de l'entretien : le désengagement annoncé par Berlin des troupes allemandes au sein de l'EUTM et de la Minusma ainsi que le renforcement de la coopération entre le Mali et l'Allemagne.

Le partenariat avec la Russie évoquée

Lorsqu'Annalena Baerbock dit craindre "des crimes de guerres massifs" contre les civils, son homologue malien, Abdoulaye Diop lui répond : "Pas d'amalgames contre les Russes".

Le président malien Assimi Goïta a reçu Annalena Baerbock au palais présidentielImage : Florian Gaertner/Auswärtiges Amt/Photothek/dpa/picture alliance

Le ministre des Affaires étrangères assure aussi que le Mali traite d'état à état avec la Russie et avec les instructeurs qui viennent former l'armée malienne. Pas questions de parler de mercenaires de Wagner donc.

Aboubacar Sidick Fomba, du parti ADEPEM, membre du conseil de transition, a lui aussi un ton très ferme envers l'Allemagne et sa ministre des Affaires étrangères.

"Ne pas intégrer le fait que le Mali est et demeure un Etat souverain dans votre démarche dans le cadre de votre visite peut être une erreur très conséquente dans les relations diplomatiques entre nos deux pays. Madame la ministre, la souveraineté du Mali et tout ce qui est afférente à celle-ci constitue les affaires intérieures exclusives du Mali et des Maliens. Toute tentative de remettre en cause nos choix et opinions de partenariat ou d'accords de défense avec qui que soit autres que la République fédérale d'Allemagne pourraient porter atteinte au respect mutuel que nos deux Etats se sont accordés depuis 1960."  

Lire aussi → La réorientation nécessaire des missions étrangères au Mali

Des regrets aussi

L'ancien ministre Amadou Koita du cadre d'échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie regrette lui la décision de l'Allemagne de retirer ses troupes de l'EUTM et de la Minusma. Mais il estime que la situation pourrait se rétablir avec le retour à l'ordre constitutionnel.

"Nous avons besoin de ce partenaire privilégié" (Amadou Koita)

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"Les forces allemandes, à travers la Minusma, font de leur mieux pour la stabilisation de notre pays. Cette triste nouvelle. C'est pour cela que nous, au sein du cadre d'échanges, nous nous battons pour le retour à l'ordre constitutionnel afin d'avoir des autorités légitimes qui ne ménageront aucun effort pour renouer ce partenariat avec les Allemands qui travailleront pour le retour des forces Allemandes au sein de l'EUTM et de la Minusma. Parce que nous avons besoin de ce partenaire privilégié qui a toujours aidé le Mali sans calcul qui est un ami du Mali." 

Une coopération suspendue donc pour l'instant de la part de l'Allemagne et des Européens qui refusent de rester en présence de forces russes.

Après le Mali, la ministre allemande des affaires étrangères Annanela Baerbock va rencontrer les autorités du Niger à Niamey. Pour parler notamment d'un redéploiement possibles des soldats allemands vers ce pays.