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climatAllemagne

L’évacuation d’un hameau fait polémique en Allemagne

10 janvier 2023

Le site est occupé depuis des mois par plusieurs centaines de militants pro-climat qui veulent empêcher à la fois l’évacuation des lieux et l’exploitation du lignite.

Des manifestants à Lützerath
Des centaines d'activistes arrivés en renfort de toute l'Allemagne et d'Europe ont rejoint les occupants historiques du camp qui veulent empêcher le groupe énergétique allemand RWE.Image : INA FASSBENDER/AFP

La police allemande lancera sans doute ce mercredi (11.01.2023) l'évacuation du camp de militants anti-charbon près d'une mine à ciel ouvert à Lützerath dans l’ouest du pays, en Rhénanie du Nord-Westphalie.

Face à eux, des activistes qui protestent contre l’évacuation et la destruction du hameau de Lützerath. La raison principale ? Le groupe énergétique RWE veut exploiter son sous-sol, riche en lignite.

Des activistes en bloc contre l’exploitation des énergies fossiles

Le groupe énergétique a accepté de mettre un terme en 2030 à l'exploitation du charbon pour produire de l'électricité.  En attendant, il souhaite agrandir cette mine pour alimenter les centrales électriques et couvrir les besoins du pays, confronté à une flambée des prix et un arrêt des approvisionnements énergétiques en provenance de Russie.

Mais il fait face à l’opposition des activistes qui exigent la fin des énergies fossiles.

Et le hameau de Lützerath, en Rhénanie du Nord-Westphalie, est devenu le point de ralliement des opposants aux énergies fossiles.

Les militants pro-climat, soutenus et renforcés dans leur occupation par des militants venus de l’étranger, ont creusé des tranchées dans le sol et érigé des barrages, des barricades, des constructions et des câbles jusque dans les arbres pour empêcher l’intervention de la police.

"Tant que les militants seront ici, le lignite ne pourra pas être extrait. C'est pourquoi nous essayons de défendre ce village de cette mine", a promis l'une des activistes venue des Pays-Bas.

"Absolument. Parce qu'il est tout simplement très important d'arrêter le changement climatique dans la mesure du possible. Nous ne pouvons le faire qu'ensemble en étant ici en ce moment", réplique un autre très déterminé.

Passé le checkpoint tenu par les forces de l'ordre, impossible de rejoindre en voiture l'ancien village occupé par des activistes.Image : Christoph Hardt/Panama Pictures/IMAGO

La police sur ses gardes

La police d’Aix-la-Chapelle, responsable de la localité de Lützerath, a annoncé, malgré les oppositions, que son intervention aurait une durée totale de quatre semaines, avec des agents venus de tout le pays.

"La particularité à Lützerath, c’est que les habitants du hameau ont déjà quitté les lieux. Il n’y a plus là-bas que des gens qui n’y vivaient pas mais y sont venus après coup. Autre point particulier : les habitants des localités alentours craignent les répercussions de notre intervention. Certains soutiennent l’évacuation, d’autres soutiennent les occupants des lieux. A Lützerath même, nous avons un grand camp de protestataires dont le nombre varie et est en train d’augmenter légèrement depuis le 4 janvier, appelé " jour X" et décrété jour de mobilisation nationale et internationale. Depuis lors, des gens affluent à Lützerath", a expliqué Willi Sauer, qui est le responsable des opérations des forces de l’ordre.

Les militants pro-climat accusent les écologistes membres du gouvernement d'avoir trahi la défense de l'environnement au nom du profit industriel.

Le gouvernement d'Olaf Scholz affirme, lui, que le charbon de Lützerath est nécessaire pour compenser les problèmes d'approvisionnement énergétiques dus à la guerre en Ukraine.

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