L'Allemagne veut mener une politique étrangère féministe
1 mars 2023Cette nouvelle politique étrangère feministe, qui vise à rendre les femmes plus visibles, devrait devenir la base de toutes les actions du ministère fédéral des Affaires étrangères. Elle fait l'objet d'intenses discussions mais aussi de critiques.
Si la politique étrangère féministe vise à atteindre l'égalité pour les femmes et les filles dans le monde, ceux qui l'ont adopté le martèlent : le concept n'est "pas une politique étrangère pour les femmes, mais pour tous les membres d'une société".
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a tenu à le rappeler encore une fois aujourd'hui.
Selon elle : "La politique étrangère féministe traverse tous les domaines de nos activités de politique étrangère. De l'aide humanitaire aux mesures de stabilisation, aux missions de paix, en passant par les affaires culturelles et éducatives à l'étranger.
Deuxièmement, la politique étrangère féministe est une approche pragmatique, elle concerne les problèmes ordinaires des gens ordinaires."
Et pour que les paroles se transforment en actes, les moyens financiers doivent suivre. Il est donc prévu des financements qui seront liés à la question du genre.
Des fonds et des critiques
La ministre du Développement, Svenja Schulze, entend ainsi augmenter les fonds pour la promotion de l'égalité des sexes à plus de 90 % d'ici 2025." La politique étrangère féministe et la politique de développement vont vraiment de pair, nous l'avons développée ensemble. Et nous avons donné à la politique féministe de développement le titre "Pour une société juste et forte dans le monde". Nous voulons contribuer à lutter contre la faim et la pauvreté dans le monde avec notre politique de développement. Nous voulons rendre les sociétés plus justes. Et nous ne pouvons pas nous passer de la moitié de leur potentiel, à savoir les femmes" assure Svenja Schulze.
Si le concept n'est pas nouveau, depuis que l'Allemagne a commencé ses réflexions sur une politique étrangère féministe, les critiques n'ont pas manqué.
Les plus vives sont venues jusqu'à présent des conservateurs de la CDU-CSU et du parti d'extrême-droite AfD. Le Premier ministre bavarois, Markus Söder (CSU), trouve par exemple que le concept est "incompréhensible".
L'idée d'une politique étrangère féministe n'est pas nouvelle. En 2014, la Suède a été le premier pays à adopter officiellement ce concept, suivi d'autres pays comme le Canada, le Mexique et l'Espagne.