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Allemagne : quel cours politique vis-à-vis de la Chine ?

15 décembre 2021

Les nouvelles autorités allemandes vont devoir s'affirmer face à la Chine, dont l'Allemagne est le premier partenaire économique en Europe, mais qui ne respecte pas les droits humains.

La Chine, un grand partenaire... parfois gênant
La Chine, un grand partenaire... parfois gênantImage : Frank Sorge/imago images

Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand, s'est adressé pour la première fois aux députés du Bundestag depuis sa prise de fonction la semaine dernière. Parmi les grands dossiers à l'agenda de la nouvelle coalition au pouvoir en Allemagne figurent les relations avec la Chine.

Un partenaire économique de taille, puisque la Chine est la principale puissance mondiale aux côtés des Etats-Unis… mais un partenaire qui gêne Berlin aux entournures en raison de son non-respect des valeurs prônées par l'Allemagne, comme la défense des droits humains.

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Visite aux dissidents et business

Au mois d'octobre, le président chinois Xi Jinping a fait ses adieux à Angela Merkel. Les médias chinois ont diffusé des extraits de la vidéo de leur entretien, dans lequel le chef d'Etat qualifie la chancelière d'"amie de longue date".

Les adieux d'Angela Merkel à Xi Jinping par conférence vidéoImage : Liu Bin/XinHua/dpa/picture alliance

A chacun de ses déplacements en Chine, Angela Merkel a pris soin de rencontrer aussi des dissidents. Mais ces rencontres ne gênaient pas le pouvoir chinois étant donné les bonnes relations économiques entretenues entre les deux pays.

Wang Wenbin, porte-parole du dirigeant chinois, a déclaré espérer que la coopération avec le nouveau gouvernement allemand restera la même : une relation pragmatique.

Une opinion publique défavorable

Mais dans le contrat de coalition, cinq points pourraient faire grincer des dents en Chine : l'oppression des Ouighours dans le Xinjiang, les droits de l'Homme, Hong Kong, Taïwan et les tensions dans l'espace indopacifique.

Olaf Scholz a déjà rencontré Xi Jinping, lorsqu'il était ministre et que l'Allemagne accueillait le G20, en 2017Image : Carsten Rehder/dpa/picture alliance

„Le nouveau gouvernement allemand a reçu son mandat du peuple qui dit avoir à 75% une image négative de la Chine. Cela va se ressentir dans la politique", prédit Jörg Wuttke, président de la chambre de commerce européenne en Chine, qui pense que le ton va se durcir au sujet des droits humains. Mais il espère que la situation ne va pas s'envenimer.

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Olaf Scholz, le nouveau chancelier SPD, ne s'est pas encore prononcé mais ses partenaires écologistes et du FDP sont assez critiques vis-à-vis du pouvoir en place à Pékin.

Manifestation à Berlin pour réclamer le boycott des JO 2022 à PékinImage : Christoph Soeder/dpa/picture-alliance

Jeux Olympiques tendus

„Ils vont devoir faire le point, explique Jörg Wuttke. La Chine sera en tête des sujets en termes de politique étrangère, d'autant que les JO approchent et s'annoncent assez chauds, politiquement."

Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie et le Canada ont déjà annoncé qu'ils n'enverraient pas de diplomates, seulement des sportifs aux Jeux olympiques de Pékin.

L'Allemagne, principal partenaire commercial de la Chine en Europe, n'a pas pris position. Du moins pas encore : la ministre des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, n'exclut pas un tel boycott partiel :

„La Chine est aussi notre partenaire, en tant qu'Européens et pour le G7. Il existe de nombreuses questions internationales auxquelles nous devons répondre ensemble, reconnaît la ministre. Mais la Chine est aussi une concurrente, avec un autre système rival du nôtre."

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L'Allemagne espère que l'Union européenne dégagera une position commune. Pour ne pas avoir à choisir seule entre pragmatisme économique et droits humains.

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