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EconomieAllemagne

Les visées d'Olaf Scholz en Amérique latine

Sandrine Blanchard | Oliver Pieper
31 janvier 2023

Après le Chili et l'Argentine, le chancelier allemand clôt sa tournée par le Brésil, où il a notamment abordé la préservation de la forêt amazonienne.

Olaf Scholz à Brasilia
Olaf Scholz a rencontré Lula à Brasilia. Ils ont parlé protection de l'environnement et coopération économiqueImage : Ueslei Marcelino/REUTERS

200 millions d'euros pour préserver l'environnement au Brésil et encourager le reboisement de l'Amazonie. C'est la somme que compte investir l'Allemagne, comme l'a indiqué Olaf Scholz en marge de sa visite à Brasilia. Le chancelier allemand clôt par le Brésil un voyage de plusieurs jours en Amérique du Sud, qui l'a mené au Chili et en Argentine.

Au cœur de cette visite, il n'y avait pas uniquement des préoccupations d'ordre écologique.

Un partenariat de longue date

"L'Amérique latine possède d'incroyables potentiels", disait déjà Olaf Scholz il y a dix ans, alors qu'il n'était encore que le maire de Hambourg.

Et pourtant, le partenariat Europe-Amérique latine s'est un peu étiolé, de l'avis de Günter Maihold, vice-président de la Fondation de sciences et politique (SWP).

"T'es rien sans la Terre"

03:20

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Les Sud-Américains n'ont par exemple toujours pas digéré que l'Union européenne refuse de leur livrer des vaccins anti-Covid-19, tout en dénigrant le vaccin alternatif proposé par la Chine. De même, les sanctions européennes envers la Russie ont touché indirectement l'Amérique latine en raison de sa dépendance aux engrais russes.

"Nous devons proposer un paquet général qui englobe l'intégralité de la chaîne d'approvisionnement" estime Günther Maihold qui poursuit en précisant que "de l'investissement en biens d'équipement à la science, à la technologie, en passant par la transformation et la commercialisation, et ne plus nous référer uniquement à ce rôle de l'Amérique latine comme simple exportatrice de matières premières".

L'attrait du lithium

Parmi elles, il y a le lithium. Près de 57% des réserves mondiales se situent entre l'Argentine, la Bolivie et le Chili. Cette matière première est utilisée pour les batteries des voitures électriques notamment.

Or, l'Allemagne, pays où l'industrie automobile joue un rôle majeur, est dépassée dans la région par la Chine ou les Etats-Unis, même si BMW exploite des gisements en Argentine depuis deux ans.

Durant son séjour au Chili, en Argentine et au Brésil, le chancelier a également défendu l'accord de libre-échange entre l'UE et le Mercosur. Le traité a été signé en 2019 mais il n'a toujours pas été ratifié en raison de la politique climatique menée par l'ancien président brésilien, le prédécesseur de Lula : Jair Bolsonaro.

Luiz Inacio Lula da Silva veut tourner la page Bolsonaro au BrésilImage : Kay Nietfeld/dpa/picture alliance

Lula, lui, a tout intérêt à relancer les discussions pour polir son image, du point de vue de Katharina Fietz, chercheuse à l'Institut Giga de Hambourg.

La chercheuse du Giga pense que le principal obstacle à l'accord Mercosur au Brésil, "c'est surtout le lobby agricole (...) Mais le Brésil a aussi un fort intérêt, à mon avis, à conclure l'accord de libre-échange. Et la présidence espagnole du Conseil de l'UE au second semestre de cette année lui donnera sans doute une nouvelle impulsion, en Europe, car l'Espagne est aussi une grande défenseuse de cet accord."

Au Chili, Olaf Scholz a déjà signé des accords sur l'hydrogène. En 2050, le Chili pourrait théoriquement couvrir trois à quatre fois les besoins estimés de l'Allemagne en importations d'hydrogène vert.

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