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Soutien politique de Berlin aux frappes contre les Houthis

La rédaction francophone
12 janvier 2024

Selon l'Allemagne, les attaques aériennes contre les Houthis visent à stabiliser la mer Rouge et le commerce maritime.

Un avion décolle pour rejoindre la coalition dirigée par les Etats-Unis afin de mener des frappes aériennes contre des cibles militaires au Yémen (12.01.24)
La situation au Proche-Orient et en mer Rouge ne semble pas prête de s'apaiser : cette nuit, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont mené des frappes aériennes contre des positions houthiesImage : US Central Command via X/REUTERS

"Restaurer la stabilité en mer Rouge" - voilà l'objectif officiel de l'opération menée, la nuit dernière, par Washington, Londres et huit de leurs alliés.

Des frappes ont donc visé des sites militaires des rebelles Houthis dans la capitale yéménite, Sanaa, mais aussi ailleurs dans le pays. Selon le porte-parole militaire des rebelles, ces raids nocturnes ont fait une dizaine de victimes.

Pour le président américain Joe Biden, il s'agit de réagir aux multiples attaques contre les navires internationaux lancées par les Houthis en mer RougeImage : KHALED ABDULLAH/REUTERS

De son côté, le vice-ministre des Affaires étrangères des Houthis, Hussein Al-Ezzi, a prévenu : "Les Etats-Unis et le Royaume-Uni doivent se préparer à payer un prix fort et supporter les lourdes conséquences de cette agression".

Le Hamas dénonce une "agression"

Depuis la mi-novembre, les Houthis s'en prennent à coups de missiles et de drones aux navires internationaux liés à Israël et transitant par la mer Rouge. Résultat : pour faire le trajet entre l'Europe et l'Asie, de nombreux armateurs se voient obligés de contourner la zone ; ce qui rallonge leur voyage et le rend aussi plus coûteux.

Les Houthis, eux, affirment que leur action est un geste de solidarité avec les Palestiniens de la bande de Gaza.

La réaction du Hamas ne s'est pas fait attendre après les frappes. Pour le mouvement islamiste qui dirige l'enclave palestinienne, les frappes américano-britanniques sont une "agression flagrante" contre la souveraineté du Yémen qui auront "des répercussions sur la sécurité régionale".

Washington compte sur Berlin 

Malgré ces avertissements, Washington semble pouvoir compter sur ses alliés traditionnels, au premier rang desquels l'Allemagne. Les autorités indiquaient ce matin soutenir politiquement l'attaque de la coalition emmenée par les Américains. Une coalition que Berlin pourrait aussi rejoindre militairement – c'est à l'étude.

Le ministère des Affaires étrangères allemand indique par ailleurs que les frappes de la nuit se sont faites "conformément au droit individuel et collectif à la légitime défense de la Charte des Nations unies".

Depuis le début de l'offensive israélienne sur la bande de Gaza, des manifestations de soutien aux Palestiniens se sont déroulées au Yémen, en Turquie, en Irak, en Iran, en Syrie ou encore au LibanImage : Khaled Abdullah/REUTERS

Conséquences d'une possible escalade

Mais quels effets auront-elles ? Interrogée vendredi matin par la Deutsche Welle, Elisabeth Kendall, experte du Moyen-Orient à l'université de Cambridge au Royaume-Uni, craint que les Houthis, engagés depuis près de 10 ans dans une guerre civile et soutenus par l'Iran, ne soient pas le genre de groupe à se laisser décourager par ce genre d'action.

S'ils ne pourraient certes pas résister longtemps à une intensification des frappes américaines, une escalade déclencherait elle, sans aucun doute selon Elisabeth Kendall, une guerre régionale totale.