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L'Allemagne toujours contre l'option militaire en Ukraine

Delali Sakpa | Avec ARD
25 janvier 2022

L'inquiétude grandit face au risque d’une invasion russe de l’Ukraine. L’Allemagne, elle, est critiquée par ses alliés suite à son refus de vendre des armes à l’Ukraine. 

Conflit en Ukraine - Militaires russes en Biolorussie
Conflit en Ukraine - Militaires russes en Biolorussie Image : Russian Defense Ministry Press Service/AP/picture alliance

Après l'indignation suite aux propos du chef de la marine, l’amiral allemand Kay-Achim Schönbach, qui a dû démissionner après avoir affirmé que l’Ukraine avait définitivement perdu la Crimée, revoilà une nouvelle décision de l’Allemagne qui irrite ses partenaires de l’Otan et surtout l’Ukraine.  

Un refus qui passe mal

L’Allemagne vient de décider de ne pas fournir d’armes à l’Ukraine pour se défendre contre la Russie après avoir encouragé ses partenaires de l’Otan à privilégier la solution du dialogue. 

Lire aussi : La position floue de l'Allemagne dans la crise en Ukraine

Berlin a rappelé son engagement à ne pas fournir d’armes lourdes dans des zones directes de combats pour expliquer ce refus.  

Pour l’ambassadeur ukrainien en Allemagne, Andrij Melnyk, l’argument allemand est compréhensible mais la situation ukrainienne est une exception. 

L’ambassadeur ukrainien en Allemagne, Andrij Melnyk.Image : Thomas Trutschel/photothek/imago images

"On peut faire une exception dans le cas où un pays a le droit de protéger ses frontières et c’est le cas de l’Ukraine. Nous estimons que ces livraisons d’armes ne sont en aucun cas une provocation envers la Russie" a indiqué le diplomate ukrainien.

Le gouvernement allemand de plus en plus critiqué 

Désormais dans l’opposition, les chrétiens démocrates de la CDU s’en sont pris au chancelier Olaf Scholz, se déclarant favorables à la livraison d’armes à l’Ukraine. Une position à laquelle ils étaient opposés lorsqu’ils étaient au pouvoir.

Lire aussi : Annalena Baerbock à Moscou pour parler de dossiers brûlants

Selon Christoph Heusgen, longtemps conseiller diplomatique de l'ancienne chancelière Angela Merkel et ancien ambassadeur de l'Allemagne aux Nations unies, les conséquences potentielles qu’encourent les actions de la Russie devraient être claires venant de l’Allemagne.

Christoph HeusgenImage : Tayfun Coskun/AA/picture alliance

 "Ce que nous voulons cette fois, c'est que cette réaction très forte et massive soit mise en avant, pour ainsi dire, afin que la Russie sache exactement ce qui se passera si elle prend effectivement la mesure que Poutine a indiqué être prêt à prendre." a-t-il afffirmé au micro de la DW. 

Au sein du SPD, le parti d’Olaf Scholz, plusieurs responsables sont partisans d’un apaisement avec la Russie. Rolf Mützenich, le président du groupe social-démocrate au Bundestag, a déclaré "comprendre le sentiment de menace" éprouvé par la Russie face à l’Otan.

Berlin donne donc une image trouble qui irrite ses alliés mais pourrait lui offrir un statut de médiateur dans cette crise. Pour l’instant toutefois, la Russie n’accepte de discuter qu’avec les Etats-Unis.