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Economie

Le constructeur Volkwagen traverse une profonde crise

Insa Wrede | Carole Assignon
31 octobre 2024

Le géant de l'industrie automobile Volkswagen cherche à faire des milliards d'économies sur les salaires pour retrouver sa compétitivité.

Image symbolique de Volkswagen
Volkswagen a dévoilé un plan de réduction de 10% des salaires et une révision du système de primesImage : AP

Fleuron en crise de l'industrie allemande, Volkwagen veut tailler dans les rémunérations des salariés en Allemagne pour réduire ses coûts qui ont fait plonger les bénéfices du groupe.Le constructeur automobile a dévoilé mercredi soir un plan de réduction de 10% des salaires et une révision du système de primes qui lui permettraient de réaliser une partie des milliards d'économies visés pour redresser sa compétitivité.

Entre juillet et septembre, le premier groupe automobile européen et deuxième constructeur automobile mondial, a vu son bénéfice net chuter de 63,7%. Une contre-performance pour le constructeur, engagé dans un plan de restructuration avec des dizaines de milliers d'emplois menacés. La prochain séance de négociations est fixée au 21 novembre alors que des grèves sont possibles à partir de décembre.

Coût de production élevé

A l'origine de la crise que traverse Volkswagen : la baisse des ventes qui touche également d'autres constructeurs automobiles. Au premier semestre, le chiffre d'affaires du secteur a baissé de 4,7%, ceci alors qu'un an auparavant, on fêtait encore des résultats record. La crise affecte aussi les voitures électriques, moins achetées depuis le début de l'année.

Conséquence : Volkswagen cherche à faire des économies et des usines sont désormais sur la sellette. Certaines ne fonctionnent plus à plein régime depuis longtemps.

Les coûts du travail dans les usines automobiles en Allemagne sont plus élevés que dans les autres pays.Image : AP

Il y a également la question du coût du travail. D'une manière générale, les coûts du travail dans les usines automobiles en Allemagne sont plus élevés que dans les autres pays. En 2023, ils s'élevaient à plus de 62 euros de l'heure, selon l'association professionnelle VDA. En comparaison, ils sont de 29 euros en Espagne, de 21 euros en République tchèque et de seulement 12 euros en Roumanie.

L'autre difficulté à laquelle fait face Volkswagen concerne les salaires. Si les salaires dans la branche automobile allemande sont déjà élevés, les 120.000 employés du constructeur automobile qui travaillent en Allemagne sont ceux qui gagnent le plus.

L'autre particularité est que les employés de Volkswagen bénéficiaient depuis trente ans d'une garantie d'emploi qui devait à l'origine durer encore jusqu'en 2029.

Dix pour cent de salaire en moins

Face à la crise, la direction souhaite que tous les salaires soient réduits de 10%. Le management lui-même serait également concerné. En outre, il n'y aura pas d'augmentation de salaire au cours des deux prochaines années.

Comment se fait-il qu'une production aussi coûteuse ait été possible en Allemagne ? La recette du succès était des modèles haut de gamme coûteux qui généraient des marges élevées. Environ trois quarts des voitures étaient exportées. En moyenne, une voiture exportée sur cinq était destinée à la Chine.

Mais les constructeurs automobiles allemands se heurtent désormais à une nouvelle concurrence qui s'est développée en Chine."Près d'un tiers des véhicules construits dans le monde proviennent désormais d'usines chinoises, qui produisent à des prix bien inférieurs à ceux pratiqués en Allemagne", explique Thomas Puls de l'IW, l'Institut allemand de l'économie.

De plus, en passant à l'e-mobilité, les constructeurs allemands ont perdu l'avance technologique qu'ils avaient sur les moteurs à combustion.

En passant à l'e-mobilité, les constructeurs allemands ont perdu leur avance technologique sur les moteurs à combustionImage : AP

Quoi qu'il en soit, une éventuelle fermeture d'usines ou de suppressions d'emplois et réductions de salaires sont en totale contradiction avec les revendications du syndicat IG Metall. 

Le syndicat évoque des erreurs de gestion et d'appréciation commises par le passé et les charges, telles que le scandale du diesel, qui n'ont pas été mentionnées par le constructeur et qui ne relèvent pas de la responsabilité des employés.

Le gouvernement allemand a également fait des déclarations : la position du chancelier Olaf Scholz est que "les éventuelles mauvaises décisions de gestion prises par le passé ne doivent pas être à la charge des salariés ".

Malgré l'onde de choc, la restructuration prévue ne devrait avoir qu'un faible impact à moyen terme en Allemagne, selon certains experts.

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