Une réforme de la constitution divise les Guinéens
6 septembre 2019Les élections législatives qui pourraient se tenir en Guinée avant la fin de cette année seront un galop d’essai pour la classe politique et la société civile guinéenne avant la présidentielle prévue en 2020.
Mais pour qu’une élection crédible puisse se tenir en Guinée dans les prochains mois, au moins cinq points devraient figurer au menu des consultations politiques annoncées.
1. L’actuelle constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels.
Plusieurs membres du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), créé en avril pour s'opposer à un troisième mandat d'Alpha Condé, ont été interpellés en avril et mai lors de manifestations émaillées d'incidents, avant d'être relaxés par la justice.
2. La révision voire la refonte du fichier électoral dont des observateurs parlent de plus d’un million d’inscrits à nettoyer.
3. La mise sur pied d’une Commission électorale indépendante (CENI) qui puisse mettre d’accord l’opposition, le pouvoir et la société civile.
4. La dotation de cette CENI de moyens financiers pour son fonctionnement et son indépendance, de même que du matériel adéquat homologué par les parties prenantes.
5. La clarification préalable de la position du président Condé par rapport à sa participation ou non à la prochaine élection présidentielle est un autre point à inclure dans les prochaines consultations.
L’opposition guinéenne estime que si des législatives se tiennent dans les circonstances actuelles, le président pourra orchestrer des fraudes pour obtenir la majorité au parlement afin de réviser la constitution en sa faveur.
Risque de dérapage
La Guinée semble donc s’avancer vers des discussions politiques délicates. Pour certains politiques guinéens comme Ousmane Gaoual Diallo, de l’Union des forces démocratiques de Guinée, les consultations politiques devraient exclure toute discussion sur la Constitution actuelle qui, selon lui, doit être maintenue.