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Amnesty appelle à la libération de Daouda Diallo au Burkina

Robert Adé
23 janvier 2024

L’ONG Amnesty International dénonce la répression contre les voix critiques du régime militaire au Burkina Faso à travers la mobilisation générale.

Daouda Diallo
Daouda Diallo a été interpelé alors qu'il quittait le bureau des passeports de OuagadougouImage : Sophie Garcia/AP/picture alliance

Les voix indépendantes et discordantes continuent à être réprimées au Burkina Faso, depuis le coup d’Etat militaire de 2022.  

Dans un nouveau communiqué,  Amnesty International appelle les autorités burkinabè à libérer le défenseur des droits humains, Daouda Diallo, enlevé et gardé dans un lieu inconnu par des agents de sécurité depuis le 1er décembre 2023.  

L’arrestation et l’enrôlement forcé du secrétaire général du Collectif contre l’impunité et la stigmatisation communautaire, n’est pas une première au Burkina Faso.

Depuis avril 2023, plus d’une douzaine de militants et défenseurs des droits humains, ainsi que des journalistes critiques à l’égard des militaires au pouvoir, ont été enrôlés de force, en vertu d’un décret "sur la mobilisation générale et la protection", déplore Amnesty International.

Les droits de l’Homme bafoués

Pour Maître Ségui Ambroise Farama, l’un des avocats de Daouda Diallo, "la situation des droits de l’Homme aujourd’hui au Burkina Faso se dégrade. Daouda Diallo est sur le théâtre des opérations. Il est entre les mains des forces de défense et de sécurité, et il participe à la défense du territoire national. On sait très bien où il est. Il n’a pas de contact direct avec le monde extérieur, mais nous avons eu quand même des informations sur ses différents déplacements. Il faut veiller à ce que les droits des citoyens burkinabè puissent être respectés."

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Le fameux décret d’avril 2023 "sur la mobilisation générale et la protection" autorise la mobilisation de la plupart des adultes burkinabè. Mais le processus de conscription n’est pas clair et le nombre de conscrits n’est pas public, pas plus que les options permettant de les contester, précise Amnesty International.

La mobilisation générale reste chaotique 

Le 6 décembre 2023, un tribunal de Ouagadougou, répondant à une plainte déposée par trois conscrits contre leur ordre de réquisition, a jugé leur conscription illégale et a ordonné leur suspension.  

Le tribunal a également ordonné à l’armée de s’abstenir immédiatement d’exécuter ces ordres, mais en vain. 

Amnesty International appelle les autorités militaires à respecter, protéger, promouvoir et garantir les droits humains de toute personne dans le pays.  

L’organisation condamne l'utilisation discriminatoire du décret d'avril 2023 sur la mobilisation nationale pour recruter des voix publiques indépendantes au Burkina Faso.