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Angela Merkel maintient sa position face à Boris Johnson

21 août 2019

La chancelière allemande reçoit le Premier ministre britannique alors que Berlin semble bien décidé à ne pas renégocier le Brexit.

Angela Merkel
Image : picture-alliance/dpa/S. Rousseau

'La position allemande est stricte' (Sabine von Oppeln, politologue) - MP3-Stereo

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Difficile d'imaginer deux responsables politiques plus éloignés l'un de l'autre. D'un côté, le Premier ministre britannique impulsif, qui manie la provocation médiatique, la rhétorique populiste. De l'autre, la chancelière allemande qui privilégie la méthode, l'analyse. Pourtant, Angela Merkel reçoit ce soir Boris Johnson à Berlin. Au cœur de leurs discussions, qui promettent d'être animées : une éventuelle renégociation de l'accord sur le Brexit.  

"Boris, hors de l'Irlande" (banderole en Irlande du Nord au moment du voyage du Premier ministre britannique fin juilletImage : picture-alliance/dpa/L. Mcburney

Stop au "back stop"?

Boris Johnson veut revenir sur le "back stop", cette disposition qui prévoit que le Royaume Uni dans son ensemble reste dans une union douanière avec l'Union européenne :

"Il ne faut pas perdre de vue que l'accord existant ne fonctionne pas, de l'avis du gouvernement et du Parlement qui l'a rejeté trois fois. Nous ne pouvons pas avoir ce "back stop"."

Le "filet de sécurité" avait été négocié par le gouvernement de Theresa May avec Bruxelles pour éviter de rétablir des contrôles à la frontière entre la République d'Irlande, qui restera dans l'Union européenne, et l'Irlande du Nord, qui fait partie du Royaume-Uni.

Ces contrôles, Boris Johnson les rejette aussi, comme il l'a réaffirmé dans son récent courrier au président du Conseil européen, Donald Tusk.

Emmanuel Macron, Donald Tusk et Angela Merkel sur une même ligneImage : Getty Images/AFP/K. Tribouillard

L'Allemagne fait corps avec l'UE

Côté allemand, il est impensable – et même "irresponsable", pour reprendre les termes du patron des patrons allemands – d'envisager de renégocier l'accord existant. C'est à prendre ou à laisser, de l'avis de la politologue Sabine von Oppeln. Cette ancienne professeure de l'Université Libre de Berlin estime que certes, "c'est difficile pour l'Allemagne dont l'économie est tournée vers l'exportation et qui dépend beaucoup de ses bonnes relations avec l'étranger, du libre-échange, mais la position du gouvernement et de Madame Merkel est de ne pas sortir du consensus avec les autres Etats membres de l'Union européenne, qui refusent de renégocier l'accord. Je pense que la position du gouvernement restera assez stricte."

La lecture de Sabine von Oppeln semble confirmée par les propos d'Olaf Scholz, ministre allemand de l'Economie et vice-chancelier, qui a répété dans la matinée :

"Concernant le Brexit, c'est l'Union européenne qui le gère. Et elle le gère de façon unanime. Nous avons préparé un accord et personne ne doit s'attendre à ce qu'il soit modifié."

Boris Johnson espère un rapprochement avec les Etats-Unis après le BrexitImage : picture-alliance/empics/B. Lawless

Accords commerciaux

Le Premier ministre britannique espère également progresser à Berlin sur un futur traité de libre-échange qu'il passerait avec l'UE.

Son argument aux partenaires européens pour obtenir des compromis : n'espérez pas que le Parlement britannique puisse empêcher le Brexit au 31 octobre.

Demain, Boris Johnson s'entretiendra avec Emmanuel Macron, dont la position est plus inflexible encore que celle de Berlin.

Sans doute le Premier ministre britannique espère-t-il une oreille plus affable à Biarritz, quand il rencontrera Donald Trump en marge du G7. Le président américain lui promet en effet un accord commercial bilatéral une fois le Royaume-Uni sorti de l'Union européenne.

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