Angela Merkel soutient l'idée d'une armée européenne
13 novembre 2018La chancelière a débuté son intervention sur des considérations très générales, notamment sur la solidarité et la tolérance qui sont au cœur de la construction européenne, a-t-elle rappelé.
Et à ce stade de son discours, on a pu redouter qu'Angela Merkel n'allait pas dépasser le niveau des idées générales et des bonnes intentions.
En effet, on a souvent reproché à Angela Merkel son manque d'enthousiasme européen, son manque de vision pour le continent.
Cette fois, Angela Merkel s'est investie plus que d'habitude en proposant la création d'une armée européenne ainsi que la mise en place d'un Conseil de sécurité européen.
Celle-ci a rappelé que le continent ne pouvait plus compter sur les autres - c'est-à-dire les Etats-Unis - pour le défendre et que désormais les Etats européens devaient assurer leur propre sécurité.
"J'ai proposé la constitution d'un conseil de sécurité européen avec une présidence tournante au sein de laquelle des décisions importantes pourront être plus rapidement prises. Et nous devons élaborer - et je le dis de manière très consciente au vu de l'évolution de ces dernières années - nous devons élaborer une vision nous permettant d'arriver un jour à une véritable armée européenne. Mais ce n'est pas une armée contre l'Otan, je vous en prie", a précisé la chancelière.
En avançant sur le terrain d'une force militaire européenne, Angela Merkel a rejoint le président français Emmanuel Macron qui, la semaine dernière, avait proposé la création d'une "véritable armée européenne" pour protéger le Vieux Continent, et évoqué la nécessité de se "protéger de la Chine, de la Russie et même des Etats-Unis d'Amérique", dans le domaine du cyberespace.
Cela a déclenché la colère du président américain qui a dénoncé des propos "très insultants". Lundi, Donald Trump s'en est d’ailleurs de nouveau pris à Emmanuel Macron, avec une nouvelle allusion à cette proposition d'armée européenne.