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Après Bemba, l'acquittement de Gbagbo réclamé

11 juin 2018

La décision de la Cour Pénale Internationale (CPI) sur le cas du Congolais Jean-Pierre Bemba a fait naître un nouvel espoir chez les partisans de Laurent Gbagbo, toujours détenu à La Haye. Mais en RCI, le sujet divise.

DW Elfenbeinküste Versöhnung Laurent Gbagbo Plakat
Image : DW/K. Gänsler

Marie Odette Lorougnon : " nous, nous attendons jusqu'à preuve du contraire la libération du président Laurent Gbagbo "

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Depuis l'acquittement en appel de l'ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba, les partisans de l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo se montrent convaincus que tout est désormais possible.

C'est le cas de Marie Odette Lorougnon, la présidente des femmes du Front Populaire Ivoirien (FPI). Pour elle, la CPI n'aura d'autre choix que de libérer Laurent Gbagbo. « 82 témoins, aucune preuve. Quand c'est comme ça on fait quoi ? Quand c'est comme ça on libère la personne ", s'exclame-t-elle au micro de la DW avant de poursuivre : " nous, nous attendons jusqu'à preuve du contraire la libération du président Laurent Gbagbo."

 

Image : Reuters/L. Gnago

Absence de preuves

Pour bien des Ivoiriens à l'instar de Marie Odette Lorougnon, cette réclamation suite au verdict concernant Jean-Pierre Bemba ne doit cependant pas être perçue comme de l'opportunisme. 

" Même sans ce qui s'est passé avec Jean Pierre Bemba, nous avions espoir déjà, avec les preuves qui n'ont pas été données. Les preuves qu'on a cherchées durant sept ans, qu'on n'a pas trouvées. Que madame Bensounda ni Monsieur Okampo (ancien procureur de la CPI, ndlr) n'ont jamais trouvées. Nous avions toujours l'espoir. Parce que Gbagbo n'est pas Bemba. Et donc nous savons qu'on va le libérer », estime Marie Odette Lorougnon.

 

Image : picture-alliance/dpa/Utrecht

Eviter la confusion

Pour le juriste Julien Geoffroy Kouao, même si les chefs d'accusation sont presque identiques, les dossiers Bemba et Gbagbo demeurent deux procédures pénales différentes et donc deux procès différents. Il faut noter explique-t-il, " que Monsieur Jean Pierre Bemba a été acquitté en appel. C'est-à-dire qu'il a été condamné en première instance. Et la juridiction supérieure au niveau de la Cour pénale internationale a réformé la décision de la juridiction inférieure."

Dans le cas Gbagbo en revanche, poursuit l'expert, " nous sommes pour l'instant en première instance. Donc ce n'est pas la même chose. Nous sommes au premier degré de juridiction. Ce sont deux procédures totalement différentes. Les crimes reprochés à monsieur Laurent Gbagbo ont été commis en Côte d'Ivoire. Monsieur Laurent Gbagbo était chef de l'Etat ce qui n'est pas le cas de monsieur Bemba qui est accusé pour des infractions commises hors de son territoire et il n'était pas le chef de l'Exécutif au moment des faits. C'est pour dire que les lieux de commission de l'infraction, la qualité des accusés et puis les juridictions qui rendent les décisions ne sont pas les mêmes. »

En attendant l'issue du procès contre Laurent Gbagbo, ses partisans continuent de croire en son innocence et à soutenir qu'aucune réconciliation vraie et durable ne pourra se faire sans l'ex-président, incarcéré à La Haye depuis 2011.

 

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