Après le fiasco de La Malbaie, le G7 rebaptisé en G6+1 ?
11 juin 2018A beaucoup d'occasions déjà, le leader nord-coréen s'est montré fréquentable et la Frankfurter Allgemeine Zeitung se demande ce qui se cache derrière cette offensive de charme. Il est bien possible que le but principal soit d'adoucir le front constitué par les partisans de « la pression maximale » afin d'alléger les sanctions et réduire le danger de frappes militaires américaines.
Une autre hypothèse est la recherche de normalisation avec la Corée du Sud et les Etats-Unis. Peut-être aussi que Kim Jong Un a l'intention de transformer le "vestige isolé de la guerre froide" qu'est la Corée du Nord en un pays normal, écrit la Faz.
Rencontre historique selon Die Welt
La signification au plan politique serait plus forte que celle d'une éventuelle rencontre Etats-Unis - Iran ou Israël-Arabie Saoudite. Trump recherche officiellement la dénucléarisation de la Corée du Nord mais lui-même n'y croit plus - au moins pas comme résultat de ce premier sommet.
Ce qu'il veut à tout prix, c'est un succès diplomatique à quelques mois des élections de mi-mandat en novembre.
Donald Trump s'éloigne du G7
La Frankfurter Rundschau croit qu'à tout le moins, il n'existe plus de G7. Au mieux, lit-on dans le journal, il n'est question maintenant que d'un G6+1. Et même ça n'est pas certain car l'Italie est devenue un membre peu sûr depuis l'arrivée au pouvoir du nouveau gouvernement populiste.
Le monde a changé, résume encore Die Welt qui appelle l'Europe à s'adapter le plus rapidement possible à la nouvelle donne. Les Etats-Unis se sont comportés au Québec comme la puissance dominante de l'Occident. C'est pourquoi il est temps que l'Union européenne travaille sur un plan B avec d'autres nations occidentales. L'attitude de Donald Trump est un signe avant-coureur de ce qui attend l'Europe, conclut le journal.
Macron et Merkel interpellés
La Süddeutsche Zeitung va dans la même direction et interpelle la chancelière allemande et le président français. Angela Merkel et Emmanuel Macron doivent sans hésiter réagir en introduisant une initiative pour relancer l'Union européenne.
Mais le Tagesspiegel préfère la modération. Il faut réagir calmement, recommande le journal. Il est moins question de trouver un leader pour le monde libre que de créer les conditions d'un équilibre des pouvoirs. Face à Trump qui se sent mieux dans le bilatéralisme, il faut une Europe convaincue d'elle-même.
Dans tous les cas, écrit le Tagespiegel, lorsque la colère provoquée par le "comportement enfantin" de Donald Trump au Canada aura passé, les deux parties devront se retrouver. Toute autre option serait une catastrophe, avertit le journal.