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"Apruebo" : le Chili dit oui à une nouvelle Constitution

26 octobre 2020

Un an après le début de la contestation contre les inégalités, les Chiliens ont approuvé un changement de la loi fondamentale héritée de l'ère Pinochet.

Des manifestants à Santiago célèbrent le oui à une nouvelle Constitution
Des manifestants à Santiago célèbrent le oui à une nouvelle ConstitutionImage : picture-alliance/AA/M. Emin Canik

Tout commence par la hausse du prix du ticket de métro à Santiago, la capitale du Chili, où 3 millions de personnes dépendent de ce moyen de transport.

En octobre 2019, le projet d'une nouvelle augmentation de quelques centimes d'euros, suffit à faire déborder le vase.

Un vaste mouvement de contestation s'empare du pays. D'abord contre la vie chère, puis le système de retraite hérité du régime Pornichet. D'autres revendications concernent l'accès à la santé et à l'éducation.

1,2 million de personnes finissent par se rassembler sur la Plaza Italia de Santiago, devenue l'épicentre du mouvement.

Hier, un an plus tard jour pour jour, des dizaines de milliers de manifestants sont revenus sur cette place. Cette fois pour célébrer la victoire à près de 80% du oui pour une nouvelle Constitution. Cette loi fondamentale devra être élaborée par un Convention constituante composée uniquement de citoyens, sans parlementaires. Leur projet de texte doit être soumis à un référendum en 2022.

Le secteur privé contrôle tout

L'enjeu est de réduire les inégalités en redonnant du pouvoir à l'Etat, qui a cédé sous Augusto Pinochet et l'influence ultralibérale américaine bon nombre de secteurs essentiels au monde privé. Ces limitations de l'action de l'Etat sont ainsi inscrites dans l'actuelle Constitution contestée.

Dimanche, le stade de Santiago, qui servait sous Pinochet de prison politique et lieu de torture, a été transformé en plus grand centre de vote du paysImage : Esteban Felix/AP Photo/picture-alliance

Si 30 ans après ces réformes, le Chili est devenu l'un des pays les plus riches du continent sud-américain et l'une de ses premières puissances économiques, il n'y a que les classes aisées qui profitent pleinement de la croissance.

Les classes moyennes, elles, peinent à accéder aux assurances de santé privées, aux fonds de pensions de retraite privés ou aux universités privées pour profiter d'une éducation de qualité.

De plus, le monde des affaires dispose d'une emprise sur la sphère politique, avec bon nombre de puissantes familles représentées au sein du gouvernement. Le président lui-même, Sebastian Pinera, est l'un des hommes les plus riches du pays.

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