Assassinat de Benazir Bhutto, résultats de l'enquête
16 avril 2010Le rapport est accablant. Et les médias pakistanais ne se sont pas privés de montrer du doigt ce matin celui que tout le monde accuse : le président-général Musharaf, le dictateur qui a l'époque de l'assassinat, il y a trois ans, dirigeait le pays. Il est accusé non pas d'avoir commandité le meurtre, mais d'avoir négligé la sécurité de Benazir Bhutto.
Revenue d'exil quelques semaines avant sa mort pour se présenter aux élections, l'ancienne Premier ministre était l'un des détracteurs les plus virulents du président Musharaf.
Le Pakistan n'a pas assez protégé Benazir Bhutto
Les enquêteurs de l'ONU soulignent en réalité que la mort de Benazir Bhutto, BB comme l'appellent les Pakistanais, aurait pu être évité, avec des mesures de sécurité adéquates. Seulement voilà, l'homme à l'époque en charge de la sécurité de la candidate est aujourd'hui ministre de l'Intérieur, de quoi embarrasser l'actuel gouvernement. Ainsi que le président pakistanais, Azif ali Zardari, le veuf de Benazir Bhutto.
Pour ne rien arranger, le rapport de l'ONU rappelle que très rapidement après l'assassinat, le lieu du crime a été complètement nettoyé, empêchant toute enquête sérieuse. Sans compter par la suite l'omniprésence des services de renseignement pakistanais, dont l'ombre aurait visiblement empêché la police criminelle de mener à bien son travail.
Les autorités pakistanaises ont gêné l'enquête
Les enquêteurs de l'ONU n'avaient pas pour objectif de trouver un coupable à l'assassinat de Benazir Bhutto. Mais leur rapport prouve que, trois ans après les faits, il sera désormais impossible de connaître avec certitude l'identité de celui ou ceux qui avaient commandité la mort de l'ancienne Premier ministre. Le mystère reste donc entier.
Auteur : François Cardona
Edition : Carine Debrabandère