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Assassinat de frère Roger

Christophe LASCOMBES18 août 2005

Ce matin, l’assassinat du fondateur de la communauté de Taizé fait la une des journaux allemands. Nombreux sont les portraits de cet œcuméniste convaincu ainsi que les articles retraçant sa vie et son œuvre. Mais certains commentateurs reviennent aussi sur la fameuse politique du « shoot to kill » de la police britannique à la suite de la publication de nouvelles informations concernant la mort de Jean Charles de Menezes, ce Brésilien innocent abattu par les forces de sécurité britanniques à la suite des attentats de Londres.

L'assassinat de Frère Roger, fondateur de la Communauté chrétienne de Taizé, a endeuillé les Journées Mondiales de la Jeunesse
L'assassinat de Frère Roger, fondateur de la Communauté chrétienne de Taizé, a endeuillé les Journées Mondiales de la JeunesseImage : dpa

Tous les grands quotidiens nationaux, à l’instar de la Süddeutsche Zeitung soulignent l’importance de Frère Roger pour le monde chrétien. Et certains, dont le journal de Munich, de rappeler le geste du cardinal Ratzinger, lors des funérailles de Jean-Paul II, donnant la sainte communion au fondateur de la communauté chrétienne de Taizé. Lien vivant entre les confessions, ce Suisse protestant, ami de Jean-Paul II, était un œcuméniste convaincu et respecté de tous.

La Frankfurter Neue Presse souligne que cet assassinat rappelle douloureusement que toutes les personnes publiques doivent affronter ce risque. Benoît XVI, actuellement à Cologne, jouit du plus haut niveau de protection possible et, au contraire de Frère Roger, est entouré en permanence de gardes du corps. Mais jamais une sécurité totale ne pourra jamais être garantie.

En termes de sécurité, la pratique du « shoot to kill » existe depuis les annés 70, rappelle la Tageszeitung, de Berlin, dans le cadre des opérations militaires en Irlande du Nord. D’ailleurs, les forces spéciales britanniques, les célèbres SAS, envoyées dans la région en crise, n’ont jamais tenté d’arrêter les suspects. Et en RFA, lors de la lutte contre la Fraction Armée Rouge, cette tactique était désignée sous l’appellation de « légitime défense putative ».

Pour la Frankfurter Rundschau, cette autorisation se révèle être un assouplissement dangereux des règles en vigueur. La ville de Londres ne peut pourtant pas se permettre de perdre confiance en sa police.

La mort tragique du jeune Brésilien ne peut pas être considérés comme un dommage collatéral, reprend la Süddeutsche Zeitung. Les erreurs et des gaffes commises par la police sont si graves et si nombreuses qu’on ne peut que conclure : l’erreur réside dans le système lui-même.

Pour la Frankfurter Allgemeine Zeitung, le fait que les motifs avancés par les forces de sécurité pour se justifier s’avèrent aujourd’hui douteux renforce le sentiment que la politique du « shoot to kill » pratiquée pour prévenir un danger, pourrait s’avérer être un risque plus grand encore pour un état de droit, conclut le journal.