Mort de Martinez Zogo au Cameroun : des témoins entendus
2 septembre 2025
Sa mort avait provoqué une onde de choc en janvier 2023 dans tout le Cameroun : l’assassinat du journaliste Martinez Zogo, enlevé le 17 janvier 2023 et retrouvé mort cinq jours plus tard. Ce lundi 1er septembre, le tribunal militaire de Yaoundé a entamé l’examen du fond de cette affaire.
Plus de dix heures de débats houleux dans la salle d’audience du tribunal militaire de Yaoundé, pleine à craquer. Deux témoins, parmi les 44 cités par le ministère public, ont été entendus.
L’un d’eux a raconté au tribunal qu’il pratiquait du jogging ce 21 janvier 2023, le long de la route lorsqu’il a été pris d’un besoin pressant. Il déclare, je cite : "En m’éloignant dans un bosquet, je suis tombé par hasard sur une ancienne carrière de latérite, où j’ai découvert un corps en état de décomposition avancée."
C’est lui qui aurait donné l’alerte, avertissant les populations riveraines, lesquelles ont ensuite informé la gendarmerie par l’intermédiaire du chef du village d’Ebogo 4, localité où le corps a été retrouvé.
Des zones d'ombres selon la défense
Pour la première fois, le tribunal a donc pu entendre les premiers témoins, même si certains éléments ne font pas l’unanimité, notamment du côté de Maître Calvin Job, avocat de la famille de Martinez Zogo.
"Les questions qui ont été posées et les réponses qui ont été données nous conviennent, et permettent de mieux comprendre les circonstances de la découverte du corps de Martinez Zogo. Cependant, on a eu l’impression qu’il y avait toujours une volonté de remettre en question l’identité du corps retrouvé ce jour-là, ainsi que la manière dont il avait été déposé à cet endroit."
Maxime Eko Eko, l’ex-patron du service de renseignement camerounais, également accusé de complicité d’assassinat, l'air serein, s’est lui aussi prêté au jeu des questions-réponses, à la grande satisfaction de son avocat, Maître Simplice Zokou.
"Notre client n’a pas manqué de poser des questions que nous avons jugées très pertinentes, car elles visaient à déterminer si ces témoins avaient réellement assisté à la découverte du corps, et dans quelles circonstances. Comme vous le savez, l’une des grandes zones d’ombre dans cette affaire reste la manière dont un dossier suivi par le procureur de la République près le tribunal de grande instance du Mfoundi s’est retrouvé entre les mains de la gendarmerie."
Les débats de fond, engagés depuis ce lundi, devraient enfin permettre d’examiner les preuves et d’établir les responsabilités.
Les auditions des autres témoins reprennent ce mardi à 12h, heure de Yaoundé.